Réquisition pour le service minimum au Cnhu

Les médecins  exigent 100.000 F par jour

   (La Direction générale s’y oppose)
Le Collectif des praticiens hospitaliers  n’est pas encore prêt à lâcher du lest. La grève illimitée (7jours sur 7) se poursuit. Au Cnhu Hubert Maga de Cotonou, les médecins  durcissent davantage le ton et exigent des conditions contraignantes pour assurer le service minimum. 100.000 Fcfa par jour par médecin pour la réquisition. Le refus de la direction générale fut catégorique. La tension est forte dans la maison, occasionnant déjà des décès dans le rang  des patients. Les  médecins en études de spécialités se mêlent aussi à la grève. En précisant dans leur motion de grève que « le service minimum  ne sera  assuré  que sur la base des réquisitions négociées », le Collectif  des praticiens hospitaliers ne semblait pas blaguer.  Au Cnhu Hubert K. Maga, ils ont mis la barre très haute. 100.000 Fcfa par jour par médecin pour réquisition. Pour eux, c’est cela ou rien. La Direction générale, de toute évidence, ne pouvait s’évertuer sur ce chemin.  Après maintes négociations, elle décide finalement de  débourser  à ceux qui accepteraient le service minimum, 28.000 Fcfa  comme prime journalière, similaire à  celle qu’on leur paye, les jours fériés ou non ouvrables.  Mais en vain. Les médecins, pharmaciens et odontostomalogistes en service au Cnhu sont restés campés sur leur position. Conséquence, ils n’assurent pas le service minimum dans cette grève illimitée qui est à sa deuxième semaine. « Pour la survie de l’hôpital, nous ne pouvons plus reculer, nous l’avons décidé » martèlent-ils  dans leur motion. de grève. Ils subordonnent l’arrêt des  mouvements à un engagement  écrit du gouvernement.
L’opération «Hôpitaux publics sans médecins » ainsi en cours, mobilise également  les médecins en études de spécialité. Ils ont, eux aussi, cessé tout travail au Cnhu et dans d’autres hôpitaux publics du pays. Sans service minimum. Entre autres revendications, ces derniers exigent la dotation de l’espace Hospitalo-univesitaire, de matériels médicaux adéquats et de ressources humaines nécessaires pour une meilleure formation et apprentissage de médecins en spécialité ; la reprise sans délai des enseignements dans cet espace ; le paiement des indemnités et primes de gardes et astreintes pour tous les médecins en spécialité (extension aux 1ère, 2ème et 3ème années).
Certains paramédicaux ne démordent pas non plus. Ceux militant au sein du Syndicat des travailleurs contractuels du Cnhu (SyntraC-Cnhu) ont  reconduit depuis hier leur grève de 72 heures entamée la semaine dernière. C’est le seul syndicat sur les quatre, ayant refusé de signer un récent  protocole d’accord de trêve avec  la direction générale.   De sources  proches de celle-ci,  la situation financière de l’hôpital ne permet pas actuellement de satisfaire aux nombreuses revendications des travailleurs. En investissant près de 60 % du budget de l’hôpital dans la masse salariale, la direction générale pense qu’elle fait déjà assez d’efforts pour satisfaire aux revendications internes. Elle se dit même préoccupée par le devenir de cet hôpital pour autant que le dernier protocole signé pourrait l’amener dans les  prochains mois à  atteindre 80 %  comme part des salaires dans le budget annuel. Ce qui ne manquera pas d’avoir de lourdes conséquences sur le devenir de cet hôpital au cours des années à venir.

Au demeurant,  la situation du Cnhu Hubert K. Maga demeure critique. Les grèves perlées ne font qu’enfoncer davantage l’hôpital  dans un sphère chaotique. Selon les informations reçues, des  cas de  décès de malades liés à la grève s’enregistrent de nouveau. Lundi dernier, un médecin chirurgien aurait refusé d’intervenir sur un cas critique, obligeant les parents  du malade à quitter précipitamment l’hôpital. Peine perdue : le sujet meurt en chemin.

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 Christian Tchanou

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