Pour qui roule désormais Osho ?
Pour une seconde fois après 2006, Pierre Osho veut se retirer de la course pour l’élection présidentielle. Après un regain d’activisme politique et après avoir prêter flanc aux nombreuses sollicitations des populations de plusieurs villes, l’ancien ministre de la défense de Kérékou veut encore faire faux bond à ses fans. De 2008 à ce jour, les donnés politiques changent et l’amènent visiblement à réviser sa position. La prudence fait partie de ses qualités. Pierre Osho, le plus fidèle des compagnons de Kérékou n’est pas homme à se lancer dans une entreprise sans mesurer tous les paramètres. Il ne suffit pas de quelques meetings de sollicitation de candidature comme il en a bénéficié à Natitingou et à Abomey-Calavi et de bons articles dans la presse écrite pour l’amener à être candidat. Il est de la race, très rare encore, des sages d’Afrique. Jamais pressés, jamais préoccupés, qui laissent le temps au temps et qui posent leurs actes dans la plus grande circonspection. En 2006, il était pressenti et même annoncé – même si c’est en coulisses- comme le dauphin de Mathieu Kérékou, le seul qui pouvait mieux sauvegarder ses arrières. De façon spontanée, la foule des petits gens, des larbins de la Marina et des adeptes du Kérékouisme a commencé à s’agiter, proclamant urbi et orbi avoir trouvé le pion sûr qui a la faveur des pronostics et la bénédiction du président sortant. Un indice important dans le contexte béninois où les hommes du pouvoir, très nombreux, voulaient celui qui va perpétuer le système du « caméléon ». Adepte de la politique du silence, il a laissé libre cous à cette euphorie collective avant de dire non au dernier moment. Les Fans ont pris leur mal en patience, attendant 2011 pour que l’homme de leur rêve se présente librement pour briguer la magistrature suprême. C’est finalement en 2008 qu’il va donner toute la plénitude de ce désir. Se montrant très disponible et surtout très présent sur la scène publique. On l’a vu à quelques meetings politiques et surtout sur l’émission « Zone franche » sur Canal 3 où, interrogé sur sa candidature, il a répondu que c’était trop précoce de penser à cela et que seul le temps nous donnera raison. C’était ni oui, ni non et pour ceux qui connaissent Osho, c’est oui. Mais hélas, l’éclipse actuelle du plus casanier des hommes politiques béninois ne rassure plus ses fans. Comme le confirme d’ailleurs un de ses proches, « il n’a pas encore dit son dernier mot.
Ce qui est sûr, même s’il n’est pas candidat, il prendra une part active à élection présidentielle ». Certainement, en bon visionnaire, il a prévu que sa candidature n’allait pas mouche. Prenant conscience des derniers événements de l’actualité politique, il appréhende les faiblesses de sa candidature. En effet, la création officielle de l’Union fait la Nation et la candidature de plus en plus annoncée d’Abdoulaye Bio Tchané brouillent un peu ses cartes. Les enfants de Kérékou aussi ont commencé à s’impliquer plus dans le jeu politique, ce qui va le fragiliser dans ses zones d’influence du Nord. Quoi de plus pour marquer encore le recul. Il n’est jamais tard pour bien faire, dit-on.
Marcel Zoumènou
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