Le SYNAPROMEB dénonce et condamne
Le mercredi 10 mars dernier, aux environs de 13H, le Secrétaire général national du Syndicat national des Professionnels des Médias du Bénin (SYNAPROMEB) a été joint au téléphone par le sieur Titus FOLLY, Rédacteur en chef du quotidien « Le Grand Journal », lequel l’informait de ce que le nommé Judicaël Sévérin ZOHOUN, Directeur de Publication du quotidien « 24 Heures eu Bénin » avec qui il faisait route a été proprement tabassé par des collaborateurs du ministre Grégoire Akofodji, le chauffeur et particulièrement le garde-corps. Selon le confrère Titus FOLLY, son compagnon et lui-même, aux environs de 9H30, arpentaient à pieds la rue pavée à sens unique longeant le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et la Polyclinique les Cocotiers, pour se rendre vers l’église Bon pasteur. C’est alors que le véhicule de fonction du ministre Akofodji se serait introduit dans la bretelle pavée, en sens interdit. Ce qui fit faire à son compagnon, des gestes d’indignation et de désapprobation. Mais, arrivé près d’eux, le véhicule se serait immobilisé, laissant sortir le garde-corps, qui se serait aussitôt dirigé vers le confrère Judicaël Sévérin ZOHOUN, le traitant d’ « impoli » et le rouant de coups et dégainant même son arme. Titus FOLLY raconte avoir fait, lui, barrage de son corps, pour empêcher le militaire de poursuivre sa sale besogne. C’est alors que le chauffeur du ministre serait venu par derrière lui porter un coup à la nuque, l’étourdissant du coup. Le chauffeur et le garde-corps auraient ainsi eu la latitude de mieux rouer de coups, « sauvagement » toujours selon Titus FOLLY, Judicaël Sévérin ZOHOUN. Pendant ce temps, a-t-il souligné, le ministre Akofodji était dans la voiture et, indignés par la scène, des conducteurs de taxi-motos (zémidjans) auraient entrepris de l’en sortir. C’est alors qu’il aurait ouvert et rappelé ses collaborateurs. Version soutenue plus tard par la principale victime aussi, Judicaël Sévérin ZOHOUN.
Le secrétaire général du SYNAPROMEB, aussitôt la conversation terminée, a pris contact avec la Cellule de Communication du ministre Grégoire Akofodji, aux fins de le rencontrer en personne ou, à défaut, ses collaborateurs ainsi mis en cause, afin de recueillir leur version des faits. Il lui fut répondu que M. Grégoire Akofodji était en Conseil des ministres mais que, dès qu’il aurait fini, il serait informé de la démarche du SYNAPROMEB.
Le même soir, aux environs de 20H30, le secrétaire général du SYNAPROMEB fut appelé par l’attaché de presse du ministre Akofodji qui l’informait de la disponibilité du ministre à le recevoir. Toutes activités cessantes, le secrétaire général du SYNAPROMEB se rendit au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Là, il trouvera le ministre, son assistant, les responsables de sa Cellule de communication, son garde-corps et le confrère Titus FOLLY. A son arrivée, une séance d’explications commença. Une quinzaine de minutes plus tard, le responsable de l’UPMB, Brice HOUSSOU, qui avait été aussi appelé, se joignit à la séance.
La version des mis en cause
Le garde-corps, reconnaissant avoir porté des coups à Judicaël Sévérin ZOHOUN qu’il ne connaissait pas du reste, mais pas comme il l’aurait « voulu » parce que Titus FOLLY se serait interposé, expliqua qu’il avait pris les « grands gestes » de l’intéressé comme un « manquement à l’autorité » et précisera que c’est lui qui a commandé au chauffeur d’immobiliser le véhicule. Des propos que Titus FOLLY nuancera en soutenant notamment que le garde-corps a porté plus de coups qu’il ne reconnaît.
Le secrétaire général du SYNAPROMEB, en ce qui le concerne, analysant la situation, a condamné les actes posés et souhaité qu’ils ne se reproduisent plus, surtout que le véhicule violait le code de la route.
Quant au ministre Grégoire Akofodji, il exprimera ses regrets pour ce qui est arrivé, et dira que voyant la scène, il avait envoyé le chauffeur dire au garde-corps de remonter à bord du véhicule. Constatant plutôt que son émissaire se joignait à la bagarre, il dit être sorti de lui-même et non sous la menace des zémidjans, pour héler ses collaborateurs et leur intimer de regagner le véhicule. Ce qu’ils firent.
Malgré l’arrivée d’une personnalité avec laquelle il avait un autre rendez-vous, le ministre tint à rester jusqu’au terme de la séance et, avant de quitter le groupe, il émit le souhait de rencontrer, le lendemain jeudi 11 mars, les deux confrères Judicaël Sévérin ZOHOUN et Titus FOLLY. Il nous est alors apparu responsable, après une concertation entre confrères, d’attendre ladite rencontre avant d’opiner objectivement sur la situation. Nous étions donc restés en contact avec nos confrères. Ces derniers, selon le point qu’ils nous ont fait, se sont effectivement rendus au ministère le jeudi mais le ministre a été appelé d’urgence à la présidence de la République et leur a fait ses excuses. C’est finalement à la mi-journée du vendredi 12 mars qu’ils ont pu le revoir. Là, une nouvelle séance a eu lieu, au cours de laquelle, ont-ils indiqué, « le ministre a fait amende très honorable en adoptant un profil bas et en faisant ses excuses », avant de souhaiter que l’incident soit clos.
Au regard de tout ce qui précède :
Le SYNAPROMEB dénonce et condamne énergiquement les injures, violences et voies de fait perpétrées contre nos confrères, même si les agresseurs disent ne pas savoir qu’il s’agissait de journalistes, car aucun citoyen, quel que soit son rang, ne doit subir pareilles exactions.
Le SYNAPROMEB apporte son total et ferme soutien aux confrères et les remercie pour la confiance qu’ils lui ont faite.
Le SYNAPROMEB prend acte de l’attitude humble adoptée par le ministre Akofodji et de la diligence qu’il a mise à vouloir régler l’affaire.
Le SYNAPROMEB en appelle au sens d’exemplarité des autorités et les invite à savoir maîtriser leurs collaborateurs.
Fait à Cotonou, le 12 mars 2010,
Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national,
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
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