L’usine du ciment d’Onigbolo bientôt bloquée
(Les travailleurs dénoncent la violation des textes)
La pénurie du ciment pourrait s’aggraver au Bénin dans les prochains jours. Les travailleurs du complexe cimentier d’Onigbolo menacent de bloquer l’usine pour plusieurs motifs dont la violation de l’article 60 du code de travail par le gouvernement dans la procédure de privatisation en cours. Les travailleurs du Complexe cimentier d’Onigbolo sont fâchés. Ils menacent pour ce faire, de paralyser toutes les activités de l’usine dans les prochains jours, si leur préoccupation n’est pas prise en compte dans le processus de désengagement de l’état béninois de cette unité industrielle, lancé depuis le mois d’octobre 2008. Les travailleurs exigent en effet, leur implication dans ce processus, conformément à l’article 60 du code de travail au Bénin.
Le gouvernement nigérian, actionneur à 43%, aurait déjà violé cet article depuis 2005 en cédant sa part par gré à gré à un opérateur économique nigérian. Selon le Syndicat des travailleurs du Complexe cimentier d’Onigbolo, (Syntra-Cco), toutes les démarches menées par ses responsables pour rectifier le tir n’ont pu aboutir. Le pire, dénonce-t-ils, alors que la société est en location gérance jusqu’au 10 décembre 2010, le gouvernement béninois vient d’enfoncer le clou en décidant de céder ces 51% par gré à gré au groupe Scb-Lafarge, actuel locataire gérant.
L’annonce a été faite officiellement aux représentants des travailleurs de cette société au cours de la séance de travail et d’information qu’ils ont tenue à la salle de conférence du ministère de l’industrie le jeudi 18 mars 2010 en présence du conseiller technique à l’industrie.
Au cours de la même séance, il a été notifié que la signature du contrat de cession est prévue pour la semaine du 22 mars entre le gouvernement béninois et le repreneur. Réunis en session extraordinaire puis en assemblée générale le vendredi 19 mars, les travailleurs de complexe cimentier d’Onigbolo condamnent le processus de désengagement tel que conduit par le gouvernement et exigent la reprise du processus en présence de leurs représentants. Ils rendent également le gouvernement responsable des déconvenues qu’engendrerait la paralysie des activités de ce complexe annoncée dans les prochains jours , et ce jusqu’à la satisfaction totale des revendications au cas où leur préoccupation ne serait pas prise en compte.
Christian Tchanou