Fin des travaux du groupe de travail sur la Lépi

Le rapport qui donne raison à l’opposition

Le  9 mars dernier au Palais de la Présidence de la République,  une séance d’évaluation a regroupé  tous  les acteurs impliqués dans  le  processus de la Lépi. Il  y a  été  convenu de mettre  sur  pied un groupe de  travail dont la mission consistait à relever les entraves au bon déroulement du processus et à émettre des propositions en vue de leur correction.
Le rapport produit par ledit groupe après plusieurs jours d travail porte sur la plupart des points dénoncés par l’opposition. Plusieurs approches de solutions sont proposées et huit recommandations majeures sont faites par le groupe à l’endroit de tous les acteurs.

Avant propos

Le « Groupe de  travail » ne saurait  passer sous silence l’ouverture  d’esprit et la  bonne  entente qui ont  prévalu au cours de sa mission entre tous ses  membres. Ceux-ci saisissent  cette occasion pour exprimer  leur gratitude aux  autres  membres de  la  CPS et de  la  MIRENA ainsi  qu’aux  dirigeants  des autres entités  représentés au sein du « Groupe de  travail » pour  la  confiance qu’ils  ont  placés  en eux.

 

C’est  donc  le lieu de  demander  aux institutions  de  notre  pays, aux  partenaires  techniques et  Financiers  du « panier commun » de réalisation de  la  LEPI ainsi qu’à nos concitoyens d’accorder toute  l’attention qu’il mérite  au présent  rapport qui se  veut  un outil de  facilitation  du dialogue politique  autour  de  la  mise en œuvre de la  loi 2009-10 portant  réalisation du RENA et de  la  LEPI.

 

[ I ] CONTEXTE.

Lors  de la réunion d’évaluation qui a réuni  le  9 mars  2010 au Palais de la Présidence de la République  tous  les acteurs impliqués dans  le  processus de la LEPI (les partis  politiques, la société  civile, la MIRENA, la CPS, le  gouvernement, les  institutions de  la  République, les Partenaires  Techniques et  Financiers), il a  été  décidé  la  mise sur  pied  d’un « groupe de  travail».

La  décision N°2010-39/CPS/SG/SeG/R du 17 mars 2010  est  venue  concrétiser  cette  idée en impartissant  audit Groupe un délai de 72 heures qui se sont révélées insuffisantes.

Après que tous les acteurs concernés ont désigné leurs représentants, le « Groupe », installé par le  Superviseur  général, s’est réuni pour la première fois le Mercredi 17 mars  2010 à  15h  à l’hôtel  PLM ALEDJO.


Deux objectifs ont été  assignés au « Groupe de  travail » à savoir :

1. L’identification des dysfonctionnements et des insuffisances  qui entravent la  réalisation du RENA et de la  LEPI  (en partant des  rapports  de la CPS et de la  MIRENA).

2. La formulation des propositions en  vue de corriger ces  dysfonctionnements  et  insuffisances afin d’assurer la réalisation d’une  LEPI consensuelle.

La première tâche à laquelle  s’est attelé le « Groupe de  travail » a été la mise en place de son présidium, au sein duquel, en dehors de la CPS et de la MIRENA, toutes les sensibilités sont représentées. Ce présidium se compose comme suit :

Président: Monsieur Joël ATAYI-

GUEDEGBE

Secrétaire de séance : Monsieur Codjo SODOKIN 

1er  rapporteur : Madame Karine 

GBAGUIDI K.

2eme  rapporteur : Monsieur

Barthelemy GODONOU

Afin de mener à bien  sa  mission, le « Groupe de  travail» a ensuite obtenu que certains documents lui soient transmis (les rapports, les règlements  intérieurs et les budgets  de  la  CPS et de  la  MIRENA, la  loi 2009-10, la décision qui met  en  place le « Groupe de  travail», le chronogramme, … etc.) a pris connaissance des rapports de la MIRENA et de la CPS à travers l’audition de leurs premiers responsables et de leurs collègues présents, voire de leurs collaborateurs des coordinations de la  cartographie censitaire et du recensement électoral.

De l’exploitation des échanges auxquels ont donné lieu ces présentations et l’exploitation de la documentation disponible ainsi que d’autres opinions ou faits avérés, le « Groupe de  travail» a établi,  dans le processus de réalisation du RENA et de la  LEPI, des  dysfonctionnements et  des  insuffisances qui seront présentés (I). Par  la  suite,  des  approches de  solutions (II)  et des  recommandations (III) complèteront le rapport du « Groupe de  travail ».

 

 TITRE 1| IDENTIFICATION DES DYSFONCTIONNEMENTS ET  INSUFFISANCES  DANS  LA  GESTION DU  PROCESSUS LEPI.

 

Les dysfonctionnements et les  insuffisances  peuvent  être  regroupés en six catégories (la  loi, les conditions  de  travail, le budget, la cartographie, le chronogramme et le  recrutement).

 

A. PAR RAPPORT A LA LOI 2009-10 du 13 mai 2009.

De  façon générale, de nombreux articles dans  la  loi sont sujets à polémique. Il s’agit notamment de ceux  relatifs :

• aux missions de la CPS et de la MIRENA pour lesquelles Il y a des  conflits  d’attribution (38 & 41) ;

• aux cadres réglementaire et financier (articles 38, 41, 48) ;

• à la cartographie (articles 6 & 24) ;

• à la transparence (articles 8 & 22). 

Mais quatre articles ont souvent été identifiés au cours des débats et  ont  donc  fait l’objet d’une attention particulière.

 

Sur l’Article  6.

La  LEPI étant  une  opération technique mais  voulue notamment par les acteurs  politiques, le fait  que  certaines dispositions  n’aient  pas été scrupuleusement respectées,   a engendré des appréciations divergentes.

Les alinéas  1 et  2 semblent  contradictoires. En effet c’est  l’alinéa  1er  qui est  conforme  au titre  de  l’article et dispose  que  le recensement se fait  suivant  la méthode  et la technique du recensement  général  de la population et de  l’habitation. Ainsi,  ce que  la  MIRENA et la CPS ont  fait  jusque-là est  en  parfaite  conformité  avec cet alinéa. Par  contre  l’alinéa  2 parle de  la conduite du processus de manière progressive.

Ainsi, il a  été  relevé  que  la conduite de  la cartographie par  la  CPS et  la  MIRENA n’a  pas respecté  l’alinéa 2 de  cet article qui stipule que  le RENA: « …  est conduit suivant  une démarche  progressive par aire  opérationnelle… ».

Il y a  manifestement  un problème d’interprétation qui  mériterait d’être  clarifié par  une instance  compétente.

 

Mais selon  les techniciens de  la  MIRENA :

• d’une part le manque de  temps  et du matériel de travail (GPS) les a  obligés   à agir  autrement ;

• et d’autre  part cet alinéa  n’a  même pas  raison d’être dans  la  mesure  où la  phase de  cartographie devrait  être  une  photographie  instantanée de  l’ensemble du  territoire national suivant la  méthodologie  en vigueur  pour le Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH).

 

Sur l’article  24: « de  la cartographie censitaire.

… L’établissement de la cartographie censitaire doit permettre d’assurer la fiabilité des découpages électoraux et  l’évaluation exhaustive des besoins  en matériels, instruments et personnel. Elle  doit  permettre : l’élaboration de la  carte  exhaustive  avec  la  délimitation précise des  hameaux, des villages ou quartiers de ville,  ainsi  qu’une  schématisation des  bâtiments et des  habitations».

Ici,  le  débat posé  par cet article a   porté  sur   l’«exhaustivité» des besoins  logistiques et  celles du dénombrement des  ménages.

Selon certaines interprétations, à la fin d’une cartographie censitaire, les spécialistes doivent être en mesure de confectionner les cartes à l’échelle des villages, des îlots avec les Zones de Dénombrement Electoral (ZDE) et la schématisation de toutes les infrastructures afin de permettre à l’agent recenseur de mieux faire son travail. Car, dans  la mesure où ce n’est pas celui qui a énuméré qui sera nécessairement commis à recenser les populations, la question est alors de savoir à partir de quelles indications l’agent recenseur pourrait recenser sur le terrain sans problème s’il ne disposait d’aucun repère d’une part  s’il y a des omissions et doubles emplois  d’autre part.

Mais, de l’avis des  techniciens  ayant  conduit  l’opération, la cartographie  censitaire  a pour  première  finalité  la préparation logistique du recensement. L’essentiel, pour eux,  étant  de  découper  l’ensemble du territoire  en zones aréolaires dont  la  charge de  travail serait supportable  ensuite  pour les agents  commis à cette  phase de  l’opération.

Par ailleurs pour  le problème de la  non exhaustivité de l’énumération, la méthodologie prévoit une  procédure complémentaire de rattrapage lors du recensement  porte  à porte. 

Mais  les techniciens  de la  MIRENA n’ont pas  assez informé les acteurs  politiques  sur  cet aspect  des  solutions techniques. 

 

Sur l’Article  38. : « de la  mission de la Commission Politique  de Supervision »

Ce qui est en cause dans cet article  ce  sont :

• d’une part, le  tiret  4 qui stipule que «la recherche de solutions  aux  problèmes et difficultés susceptibles d’entraver la réalisation efficiente de la  liste  électorale permanente informatisée».

• et, d’autre part, le tiret  9 qui stipule que  «la  sélection définitive  des membres de  la  mission indépendante de  recensement  électoral national  approfondi  et  leur  installation dans  un délai maximum de  21 jours à compter  de  sa prise de  fonction» de l’alinéa  1.

Ils ont été la source de nombreux  conflits d’interprétations. L’interprétation et  la  mise en  œuvre équivoques   du  tiret 4  ont  conduit  la  CPS à dessaisir  la  MIRENA de  certaines de  ses  prérogatives (par exemple le recrutement des  agents cartographes …).

 

Sur les articles 41–46-47 – 48 :  respectivement relatifs aux attributions de  la Mission Indépendante de Recensement  Electoral National Approfondi  ; de la  coordination nationale  de  cartographie censitaire ;   de la  coordination  nationale  du  recensement.

L’article 41, alinéa 2, tiret  3 « la sélection, le recrutement et la formation des  membres  des coordinations techniques » rentre en conflit :

D’une part, avec l’article 47 alinéa 1 tiret  2 qui autorise la Coordination de la cartographie censitaire à « … recruter  et  former   le  personnel de terrain (chefs d’équipes, agents cartographes, superviseurs) »,

Et d’autre part, avec la prérogative de la Coordination  nationale  du  recensement  inscrite à l’article 48 alinéa 1 tiret  2 : « de recruter  et de former  le  personnel  de  terrain (superviseurs, contrôleurs, agents, recenseurs, agents  enregistreurs ».

 

Mais, c’est finalement l’article  46  dont l’alinéa 3 indique que « les  postulants aux  fonctions de membres d’une  des coordinations sont recrutés sur appel  à candidature par la  MIRENA  suite  à un test oral soutenu  publiquement devant les membres de la  CPS faisant  en la  circonstance  office de jury » qui résume  assez  bien la situation potentielle de  conflits d’attributions. Tout cela nécessite  la prise  de  dispositions  réglementaires pour clarifier et stabiliser de toutes interprétations

 

B. PAR RAPPORT AUX CONDITIONS DE TRAVAIL.

Le cadre spatial de  travail  de la  CPS et de  la  MIRENA pose de nombreux  problèmes  aussi bien au  niveau  fonctionnel, qu’à celui  des équipements du mobilier  et du matériel de bureau (matériel  informatique  inexistant, bureaux  non aménagés, groupe électrogène non opérationnel, etc…).

Au terme de  l’article 40 alinéas 7, la MIRENA « jouit d’une autonomie de  gestion de  son budget ». Malgré  cela  la  CPS n’a  pas  permis à la MIRENA de participer à l’élaboration de  son règlement  intérieur  et encore moins son  budget.

Compte tenu de  la délicatesse de  la  mission et  des horaires  de travail des  membres de  la  MIRENA, un accent  devrait  être mis sur  leur  sécurité personnelle.

Par rapport  au  management : Malgré  l’existence  d’un cadre légal et  règlementaire, la  gestion des ressources  humaines, la conduite du processus et les  interprétations  diverses ont  constitué  une  source d’inefficacité et de démotivation qui ont  conduit  à la démission/destitution des premiers  responsables des deux organes en charge du RENA et de la  réalisation de  la  LEPI.

 

C. PAR RAPPORT AUX   BUDGETS.

Il est revenu au « Groupe de travail » que l’exécution du budget de fonctionnement des organes est rendue difficile par :

le fait que  le  règlement financier de  la  CPS et de  la  MIRENA soit  couplé. Cette situation pose un réel  problème au regard de  l’autonomie  de  gestion dont chacune des  structures  dispose  aux  termes  des  articles  37 & 40  de  la  loi ;

les ordonnateurs  qui n’ont  pas utilisé  toutes  les  prérogatives que  leur confère  le règlement financier  en cas  de  nécessité pour  l’exécution  de  leur budget.

De plus, l’insuffisance de collaboration entre l’Ordonnateur, le régisseur et le Délégué du Contrôleur  Financier est  souvent source de retards dans la  mise  à disposition des  fonds  nécessaires  à l’exécution des  missions prévues.

 

D. PAR RAPPORT A LA  CARTOGRAPHIE.

Des problèmes  ont été évoqués  lors  des  trois étapes  de  la  cartographie,  à savoir: la  préparation, le déroulement  et  les résultats.

Dans  la  préparation.

• Absence de consensus politique lors du lancement de l’opération

• Sensibilisation tardive et insuffisante des populations et des élus locaux (à parfois  entraîné  des refus de  dénombrement, de violences sur  les  agents

• Polémiques autour du recrutement des agents  cartographes ;

• Formation insuffisante des agents

cartographes ;

• Rupture de matériel par endroits avec des retards dans le réapprovisionnement ;

• Absence d’une stratégie de suivi/évaluation au démarrage.

 

Dans  le déroulement

• Situation administrative et financière des agents  cartographes ;

• Déficience en supervision des agents commis à la cartographie. (non installation à temps des CCS) ;

• Manque de synergie entre élus  locaux, agents  cartographes  et  membres  des  CCS.

• Manque de coordination entre la  CPS, la  MIRENA et  leurs  démembrements.

 

Dans les résultats

• Des cas de non dénombrement

de ménages

• Des cas de dénombrement fantaisistes de ménages

• Données statistiques contestables dans nombre de départements du pays (par exemple, 477 villages et quartiers de villes au lieu de 311  dans le Borgou ; 355 villages et quartiers de villes au lieu de 380 dans l’Atacora ; population de 8 ans et plus supérieure à la population totale estimée pour la même période dans le  Plateau, etc..)

• Délimitations imprécises et bases non stables des villages  et quartiers de  villes  (du fait  surtout des  citoyens  et de leurs  préférences)

• Non publication de  la  liste  exhaustive  des  données stipulées  à l’article  24 de la loi (infrastructures, centres de  collectes, coordonnées  GPS, bureaux de  vote, dénombrements des  ménages …).

 

E. PAR RAPPORT AU 

CHRONOGRAMME.

Le démarrage du processus a été marqué par une série de retards dans la mise en place du cadre  légal, la désignation des  membres  de la CPS par  l’Assemblée  nationale et  enfin l’installation de  la  MIRENA  et de ses  démembrements.

De plus, le chronogramme élaboré au démarrage, n’a pas fait  l’objet  d’une large diffusion et a connu des réactualisations répétées (5 au moins)  sans  que  les  parties prenantes  aient  été  tenues informées. Ainsi, des réajustements qui sont intervenus dans le chronogramme sur les délais initiaux de la cartographie (3 mois sur le terrain au lieu d’un mois prévu) ou sur ceux du recensement (désormais projeté pour le 2 avril après avoir été planifié pour le 15 mars passé).

Confectionné  à l’origine  pour  rendre  la  LEPI réalisable dans  la  perspective  des  élections  de 2011, le  chronogramme n’autorise  pas, en réalité, de  grandes  marges de  manœuvres dans une telle perspective.

Au total, il apparaît que le fait  qu’une échéance  fixe  soit agitée comme  un « chiffon rouge » entraîne autant de  précipitation que de crispations nuisibles à la sérénité des activités techniques ainsi qu’à la préservation du consensus politique.

 

F. PAR RAPPORT AU RECRUTEMENT.

Incontestablement, le recrutement a constitué une pierre  d’achoppement  importante dans  la  conduite  du processus  tant au  niveau  du  choix des  membres de  la  MIRENA  qu’à celui du choix des membres des coordinations et des démembrements de la MIRENA ou des autres agents cartographes.

Dans  ce dernier cas qui  concernait  le recrutement de  plus  d’un millier de personnes, la  MIRENA a été  suppléée par  la  CPS qui a  finalisé le  processus  dans  des  conditions  très   controversées.

Dans  les soucis de parachever l’opération de la cartographie censitaire, la  MIRENA aurait   recruté  plus  de  600 agents  supplémentaires sans  concertation préalable avec la CPS.

Le recrutement non finalisé du 9eme  membre  de  la  MIRENA, chargé des questions électorales, est  assez  caractéristique  des  difficultés de  mise  en œuvre de certaines  attributions de  la CPS en la matière.

 

[2] APPROCHES DE SOLUTIONS.

A. APPROCHES DE SOLUTIONS TECHNIQUES.

1. Au niveau de  la CPS.

• Faire  la mise en conformité du règlement  intérieur par rapport  à la  loi,  en association avec  les  juristes  de l’organe ;

• Prendre  un maximum de  précautions dans  la  mise en  œuvre de  l’article  6 lors  des  prochaines étapes du  RENA, notamment le recensement ;

• Inviter  la CPS à user des  voies  et  moyens  afin d’entretenir  le  dialogue  politique  autour de  la LEPI et  garantir  l’échange  d’informations  sur  le  processus ;

• Adopter un manuel de procédures  pour  faciliter la gestion administrative et financière ;

• Réaménager le budget afin de mettre en  place de  meilleures  conditions de  travail ;

• Améliorer le fonctionnement des  CCS et des  Délégués départementaux ;

• Suggérer aux partenaires financiers  d’assouplir  leurs  procédures ;

• Appliquer l’article 40  de  la loi qui stipule que la   MIRENA  « … jouit d’une  autonomie  de  gestion de son budget… » et par conséquent permettre à   cet organe  d’élaborer  effectivement son propre budget ;

• Assurer une plus grande concertation des acteurs,  surtout  politiques, dans le  fonctionnement  en général.

 

2. Au niveau de  la  MIRENA

• Modifier le  budget de  la  MIRENA  en  y intégrant  les  omissions contenues dans le  premier  budget (missions des  coordinations techniques, communication, aménagement  & entretien des  bureaux …) ;

• Récupérer auprès de l’ANCB, l’INSAE et le Ministère de la Décentralisation leurs bases  sur  les  données relatives aux  villages  et  quartiers de  villes, tant  au niveau  du nombre, des  dénominations que de leurs  limites  frontalières ;

  Transmettre aux   partis politiques  les  bases  ainsi  obtenues ;

• Assurer un large consensus dans  le  recrutement des  agents de terrain (DRA, MCRE, agents recenseurs …)

• Procéder à la relecture du règlement intérieur en vue d’en corriger  les  insuffisances ;

• Faciliter  l’accès des  partis  politiques aux résultats corrigés de la cartographie censitaire sur  simple  demande (infrastructures, centres de  collectes, coordonnées  GPS, bureau de  vote, dénombrement  des  ménages …)

 

B. APPROCHES DE SOLUTIONS POLITIQUES.

1.         Au niveau du Parlement.

Etant entendu que le groupe de travail fonde son essence de la volonté de la classe politique, du Gouvernement et des acteurs de la vie sociale de sortir le pays de l’impasse vers laquelle il évolue dangereusement, il paraît indispensable de prendre des décisions qui vont dans le sens de l’apaisement tant souhaité par le Chef de  l’Etat au cours de la rencontre du 9 mars 2009. C’est pourquoi, il pourrait être utile de procéder à une relecture de la loi  2009-10, notamment en ses articles 6, 8, 22, 24, 38, 41, 46, 47 et 48 qui constituent des  sources  de difficultés majeures.

2. Au niveau du Gouvernement.

• Augmenter l’enveloppe  budgétaire de  la CPS et de  la  MIRENA :

 pour permettre  une plus  grande  implication des  partis politiques au processus, afin de permettre l’observation et la  transparence. A charge  pour  la CPS de  mettre en  place  une  clé de répartition en tenant compte des partis  représentés  au Parlement.

 pour corriger les insuffisances (frais de mission pour les coordinations, budget de la communication, véhicules de fonction et gardes du corps pour les membres de la MIRENA, etc.) qui limitent le bon fonctionnement de la MIRENA.

• Prendre un décret afin de régler le problème de la tutelle trop encombrante de la CPS sur la  MIRENA de sorte qu’elle ne soit plus un handicap pour l’exécution diligente des tâches assignées à la structure de mise en œuvre du RENA/LEPI au même moment que le politique puisse continuer à avoir son droit de regard permanent dans les activités quotidiennes de la structure en charge.

          Prévoir dans un décret que le Délégué du Contrôleur Financier et le Régisseur soient nommés par la CPS et/ ou  la MIRENA à partir  d’une  liste fournie par  le  Ministre  des  Finances.

 

TITRE3. RECOMMANDATIONS.

Au vu des incidents qui émaillent le bon déroulement du RENA depuis la mise en place de la CPS, et si vraiment le Bénin veut se doter d’une LEPI consensuelle,  qui permet d’organiser des élections sans violences post électorales, il s’avère nécessaire de réaliser et de préserver le consensus politique autour de cette activité sensible.

C’est pourquoi, le « Groupe de travail », éclairé par les échanges fort enrichissants obtenus à la suite de la présentation des rapports des deux structures en charge de la LEPI (la CPS et la MIRENA) et suite à l’exploitation des divers documents à sa charge (loi, règlement  intérieur, budget…)  formule les recommandations ci-dessous.

 

1. Respecter  les lois et règlements en  vigueur  et  au  besoin amender  la loi régissant le RENA et la LEPI en  ses  dispositions  qui créent des  préjudices inutiles ;

2. Réaliser une large  concertation de  la  classe  politique  pour dégager  un consensus  pour  toutes  les  lois induites par  le processus Electoral ;

3. Assurer une gestion plus réaliste et avisée du chronogramme pour éviter les  suspicions nuisible au  consensus politique et  à la sérénité des techniciens chargés de  la  mise  en œuvre  des  opérations ;

4. Organiser la suite du processus du RENA de manière à réussir les phases à  venir ;

5. Doter de moyens conséquents les organes chargés de conduire le processus ;

6. Rassurer l’ensemble des parties prenantes en publiant les résultats attendus de la cartographie (article 24) ainsi qu’un calendrier sur les corrections de la cartographie envisagées avec le soutien de l’INSAE, du CENATEL, et de l’IGN ;

7. Impliquer les  partis  politiques  pour  le  déploiement des  agents cartographes (aux  qualifications avérées)  ayant  pour  mission de  corriger  les  opérations  mal menées  au cours  de  la  cartographie censitaire ;

8.  Veiller  à l’équité  dans le recrutement des  agents de terrain (MCRE, DRA, agents recenseurs …) ;

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