Pour le commerce sans frontière
«Commerce sans frontière en Afrique de l’Ouest». C’est le thème d’une campagne de sensibilisation sur les frontières de la sous région. Organisée par l’agence américaine Usaid à travers son projet West Africa Trade Hub, cette manifestation vise la croissance économique régionale. Le constat fait le long des corridors Dakar-Ouagadougou, Ouagadougou-Accra, Abidjan-Lagos, etc. est que d’énormes barrières douanières, policières et autres sont créées pour le prélèvement de taxes illicites auprès des commerçants. Par exemple, sur un trajet de 100 km, un camionneur peut dépenser banalement 120.000 F Cfa et perdre une trentaine de minutes ou près d’une heure de temps. C’est pourquoi West Africa Trade Hub, l’Agri-Business and Trade Promotion Project (Atp) et l’Organisation du Corridor Abidjan Lagos, avec le soutien de l’Uemoa, ont initié la campagne BorderLess pour faire reculer le phénomène.
Ainsi, le projet a tenu une séance de travail à la frontière bénino-nigériane de Sèmè Kraké mercredi dernier. A cette rencontre ont été présentes toutes les parties concernées, du Bénin comme d’autres pays de la sous région: commerçants, conducteurs, douaniers, policiers, gendarmes, autorités locales, administratives. La séance dirigée par l’Organisation du corridor Abidjan Lagos (Ocal) a connu la présence de Son Excellence James Knight, ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin ainsi que celle de Mathias Gbèdan, maire de la commune de Sèmè Kpodji.
Plusieurs exposés ont été présentés, ponctués de cas pratiques, pour faire toucher du doigt le phénomène aux uns et aux autres. Pour les communicateurs, «la suppression des points de contrôle inutiles le long des corridors permettrait aux marchandises de circuler plus rapidement et ainsi d’aider à réduire le coût du camionnage qui est parmi les plus élevés du monde». Ils soulignent que les camions en règle avec «des chauffeurs qui possèdent les permis requis, des cargaisons correctement documentées et des véhicules en état de rouler et sans surcharge», devraient être en mesure de voyager sans être retardés ou sans être soumis aux paiements des pots de vin.
Le maire Gbèdan, tout comme l’ambassadeur Knight, a déploré ces tracasseries routières qui empiètent sur la réalisation de l’intégration réelle dans l’espace Cedeao. A cet effet, il a recommandé que les textes, à divers niveaux, soient rigoureusement appliqués. Car, le véritable problème est à ce niveau. Chacun sait son devoir mais choisit délibérément la voix illégale. Le directeur général de la douane et des droits indirects, Hyppolite Djègou, ouvrant les travaux au nom du ministre en charge des finances et de l’économie, a trouvé pertinente la remarque du maire. Il a promis œuvrer pour le changement des habitudes afin que la circulation des personnes et biens aux frontières béninoises soit une chose véritablement aisée. La partie nigériane, également représentée, a pris le même engagement.
Fondé sur une approche orientée sur le marché pour la croissance des exportations, le projet West Africa Trade Hub offre un soutien technique direct à la production dans six chaînes de valeurs en prenant en compte les problématiques affectant la compétitivité dans le transport, les télécommunications, l’accès aux services financiers et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Fortuné Sossa
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