Renforcement des capacités du port de Cotonou

Le ministre Badarou parle des réformes en cours

Le Ministre de l’Economie Maritime, des Transports Maritimes et Infrastructures Portuaires, Issa Badarou Soulé, était l’invité de l’émission ‘’ Dossiers en mains’’ de la télévision nationale. Au cours des échanges : les réformes dans le secteur maritime et portuaire. 90 % des échanges du Bénin passent par le Port de Cotonou qui a une vocation sous-régionale, car desservant les pays de l’Hinterland et même le Nigeria et le Tchad. Sur cette base, le ministre de l’Economie maritime, Issa Badarou, a indiqué qu’il est nécessaire de rendre plus compétitif le port de Cotonou en raison du rôle qu’il joue dans la sous-région et pour l’économie nationale. Pour y arriver, il faut des réformes. Dans un premier temps, il faut revoir le guichet unique. Le ministre Badarou a fait savoir qu’il sera bientôt une réalité au port de Cotonou. « De plus, il est attendu une célérité dans les formalités et la facturation qui seront faites avant même l’arrivée des navires qui, une fois dans le port, peuvent passer directement et rapidement au déchargement. L’enlèvement des marchandises sera désormais rapide», a-t-il déclaré. Ensuite, le ministre de l’Economie maritime a fait un clin d’œil aux dockers très marginalisés alors qu’ils jouent un rôle très important dans les opérations portuaires. C’est pourquoi, il a souligné que le bureau d’embauche unique sera bientôt une réalité. « Le contrat est déjà signé avec l’adjudicataire, il reste la cérémonie solennelle qui va consacrer le transfert officiel de cette corporation chère au Chef de l’Etat à cet adjudicataire » a annoncé le ministre. A en croire le ministre, les cinq syndicats des dockers qui lui mettaient la pression ont été associés au processus et saluent avec ferveur l’avènement de ce Bureau.

Le ministre de l’Economie maritime a également donné des explications sur certains arrêtés qu’il a pris récemment. Il s’agit de l’arrêté créant le Fonds marin qui est une exigence de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’ouest et du centre (Omaoc) dont le Bénin est membre. Selon ses propos, le Bénin n’est pas le seul pays à mettre en place ce fonds. Selon le ministre, cette redevance qui sera prélevée sur les navires servira entre autres à financer l’académie régionale des sciences et techniques de la Mer basée en Côte d’ivoire. Ensuite, il s’est prononcé sur l’arrêté créant une redevance à payer par les navires pour lutter contre la pollution.  Le Bénin n?ayant pas les moyens de lutter contre la pollution marine, il est tout normal que cette décision soit prise pour en doter le pays surtout que son bassin est même touché, a argumenté Issa Badarou- Soulé.  
 

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Une injustice corrigée

Il s’agit enfin de l’arrêté afférent au Bordereau de suivi de Cargaison (Bsc) qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, ces derniers temps. Pour le ministre Badarou, il vient corriger une injustice. En effet, il a indiqué que les chargeurs payaient 25 euros par conteneur, par véhicule ou par vrac et que cette situation profitait à ceux qui chargeaient les marchandises par conteneur ou en vrac. Par cette décision, désormais, cette redevance, payée avant embarquement, est fixée à 25 euros pour mille tonne pour l’Afrique et l’Europe et 100 euros pour les continents américain et asiatique. Il n’a jamais été donc question d’une redevance ayant passé de 25.000 à 125.000 F Cfa.

Issa Badarou- Soulé a également annoncé la création du deuxième Port en eau profonde à Sèmè, infrastructure qui fait partie de l’épine dorsale dont les autres composantes sont les chemins de fer en pleine réhabilitation et la création d?un autre aéroport à Sèmè Kraké. Selon le ministre, c’est à l’issue de plusieurs études dont celle d’impact environnemental que le site de Sèmè a été retenu. « C?est une décision purement technique et non politique », a-t-il précisé, avant d’ajouter que cette infrastructure sera construite par le privé dans la droite ligne du partenariat public- privé prôné par le Président de la République.   
 

Ports secs, oxygène  pour les économies locales

Le ministre a aussi abordé la question de la création des ports secs à Tori, Porga, Sègbana Malanville pour rapprocher le port des pays de l’Hinterland et du Nigeria. « Les travaux de celui de Parakou ont déjà démarré à la grande satisfaction du Conseil Municipal de la troisième ville du pays. », a-t-il annoncé. L’implantation d’un port sec dans une localité contribue, selon le Ministre, à son  développement. L’autre réforme annoncée par le Ministre est la création de la Société de gestion du fret (Sogefret) qui permettra de bien contrôler et gérer le fret pour une bonne fluidité du trafic.

Pour Issa Badarou- Soulé, ces réformes institutionnelles et infrastructurelles, surtout avec le programme Mca, sont importantes « même si elles entraînent des grincements de dents, de la colère, des douleurs et de la réticence car c’est le propre de tout changement surtout que des intérêts sont bousculés », a-t-il déclaré.  Il en appelle à la mobilisation générale de tous les acteurs portuaires autour de ces réformes.Jules Yaovi Maoussi

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