Une conséquence des dysfonctionnements créés par Galiou Soglo
Les trois coups de gong de la première édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) n’ont pu être sonnés samedi dernier. Pour la deuxième fois sous l’ère du «Changement», la cérémonie d’ouverture du festival a subi de report.
Samedi 27 mars 2010, date événementielle choisie pour démarrer officiellement le festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Samedi 27 mars 2010, date consacrée pour la célébration du théâtre à travers le monde. Au Bénin, rien n’y fit au plan officiel. Pas de lancement du Fitheb, pas d’acte montrant la commémoration de la journée. Silence de cimetière. Silence.
De source proche du comité d’organisation du festival, on apprend que c’est le chef de l’Etat qui aurait demandé le report de la cérémonie pour le mardi 31 mars à 10 heures parce qu’il tiendrait à la présider. Demain, on saura si c’est effectivement le cas. Mais l’on se souvient qu’un scénario pareil s’est produit en 2008. La cérémonie d’ouverture de la 9ème édition devait avoir lieu le 22 mars de cette année. Mais elle a été décalée de 24 heures parce que le président de la République l’aurait demandé, suivant une correspondance de son ministre en charge de la culture. Mais, chose curieuse, le 23 mars, il avait brillé par son absence. Cependant, en 2008, le report de la date a été annoncé des jours plus tôt. Cette fois par contre, c’est le jour même retenu pour la cérémonie que la nouvelle tombe. Nombreux sont les personnalités qui se sont pointés au palais des sports du stade de l’Amitié avant de se rendre à l’évidence.
Les signes annonciateurs du chaos
Quel Fitheb pour 2010 ? Le Fitheb de l’impasse ou celui de toutes les illégalités ? Nombre d’interrogation du genre ont coulé il y quelques mois. En effet, le 28 juillet 2009, le ministre de la culture, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a procédé à l’installation officielle du Conseil d’administration du festival. Mais au lieu d’un Conseil de treize membres, tout le monde a été surpris de le voir installer plutôt quinze conseillers. Ce qui est en violation des Statuts du festival et du Décret n° 99-316 du 22 juin 1999 portant «approbation des Statuts du Fitheb». Suite à ce vice de procédure, certains citoyens et professionnels du théâtre ont porté plainte au niveau de la Cour pour qu’elle oblige Galiote Soglo à revenir à la constitutionnalité.
Des professionnels dénoncent l’inconstitutionnalité de l’acte devant la Cour. Subitement, le ministre décide d’introduire en Conseil des ministres la communication n° 091 Mcapln/Dc/Sgm/Drfm/Sp-C du 02 décembre 2009 portant «Organisation de la 10ème édition du Fitheb». Objectif, organiser le Fitheb par un comité ad hoc. Un groupe d’artistes annonce une marche de protestation sur la présidence de la République. Du jour au lendemain, deux décrets se font découvrir: le 1er intitulé Décret n° 2009-179 du 06 novembre 2009 portant modification de l’article n° 6 des Statuts du Fitheb et le Décret n° 2009-524 du 20 octobre 2009 portant nomination des membres du Conseil d’administration.
Or, au moment où ces irrégularités se font et se défont, le temps filait. On approchait dangereusement le 27 mars, date arrêtée pour le démarrage du festival. Puis, aujourd’hui, on en est là avec un directeur qui prend les rênes du festival à deux jours de la date fatidique. Et maintenant, il faut qu’il se batte pour le financement. Finalement, il se retrouve avec la portion vraiment congrue. Ce qui lui fait réviser toutes ses majestueuses ambitions devant prouver qu’il s’agit du Fitheb du cinquantenaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale.
Fortuné Sossa