Politique nationale: Des leaders Xwla créent leur parti

Le paysage politique béninois a encore enregistré la création d’un parti politique. Il s’agit du Parti pour la démocratie et le progrès (Pdp) porté sur les fonds baptismaux par des Xwla, samedi dernier à l’école régionale d’Akpakpa à Cotonou. Mais déjà, sa naissance porte les germes de graves menaces sur l’unité nationale et constitue un véritable danger pour le Changement.

Ce week-end, certains ténors politiques Xwla se sont faits entendre. Le député Benjamin Ahounou, le directeur général de la douane, Hyppolite Djègou, celui du port autonome de Cotonou, Albert Houngbo, le conseiller aux affaires douanières du chef de l’Etat, James Sagbo, l’homme d’affaires, Dominique Takpodji, Aristide Hounkpatin, le maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan, tous de l’ethnie Xwla, sont les membres fondateurs du Parti pour la démocratie et le progrès (Pdp). Le public venu assister à l’événement était majoritairement Xwla. Après deux à trois heures de chants et danses intercalés par des allocutions de soutien au président Boni Yayi, le congrès a pris fin, sans la poursuite des travaux en commission comme à l’accoutumée. Ceci a fait dire à plus d’un que les conclusions du congrès constitutif du Pdp étaient préconçues, puisque les rumeurs faisant de l’honorable Ahounou président du parti ont été confirmées. Dans le bureau de la nouvelle formation politique, les Xwla ont occupé tous les postes de responsabilités.

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Ethnocentrisme et chantages politiques au cœur du Pdp

A la constitution de l’Union fait la Nation, des voix s’étaient levées dans la mouvance pour crier au régionalisme à tort ou à raison. Voilà qu’au sein de la même majorité présidentielle, on pose des actes encore plus graves. La création du Parti pour la démocratie et le progrès (Pdp) sur des considérations ethnocentriques en est une preuve palpable. Là, il y a de graves menaces sur l’unité nationale, la paix et la démocratie. Or, c’est pour préserver ses valeurs que les textes exigent de tout parti une représentation nationale. L’ethnocentrisme étant un danger public, il faut décourager les auteurs de ces genres de partis, puisque les guerres civiles dans certains pays sont parties de l’ethnocentrisme dont font montre ces leaders Xwla. Le cas rwandais est encore vivace dans les esprits. En plus de ce danger que constitue le nouveau parti, il est important de pousser loin la réflexion. Pourquoi ceux-là qui soutenaient les actions du président Boni Yayi se mettent encore ensemble pour défendre, disent-ils, les mêmes idéaux ? Etant déjà tous dans la mouvance, ils n’apportent plus rien de nouveau au régime du Changement et au président Boni Yayi. Alors, la création du Pdp est vue comme un groupe de pression qui a certainement pour ambition de s’imposer dans l’entourage du chef de l’Etat. Dans les coulisses, ils affirment souvent que les avantages du pouvoir surtout dans les affaires leur échappent.

Ensuite, cette stratégie peut leur permettre de dicter leur loi à qui de droit au prochain remaniement.  Au cas où leurs attentes seront totalement déçues, les ténors du Pdp peuvent constituer un grand bloc pour prendre la voie de l’opposition. Ils sont capables de cela, puisqu’ils sont pour la plupart des transhumants. La naissance du ce nouveau parti doit faire l’objet de grandes préoccupations. Dans les jours à venir, on saura si Benjamain Ahounou et ses pairs confirmeront les inquiétudes des uns et des autres.

Jules Yaovi Maoussi

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