Secteur de la santé

Augmenter la subvention de l’Etat  pour sauver le Cnhu

Le Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) Hubert K. Maga,  est confronté à plusieurs ordres de problèmes dont le plus crucial demeure les ressources financières. D’où les nombreuses sollicitations à l’endroit du gouvernement pour renforcer la subvention annuelle de l’Etat. 1  milliards 400 millions environ de francs Cfa. La cagnotte paraît de plus en plus insignifiante face aux  besoins réels du Cnhu Hubert K. Maga. Toutes les voies sont unanimes pour reconnaître que  la  subvention annuelle de l’Etat au plus grand hôpital de référence du Bénin ne lui suffit plus. Déjà en 2004, une étude menée a fait des recommandations express dans ce sens, proposant de remonter jusqu’à  5 milliards au moins. Mais jamais, le gouvernement ne s’y est plié. La conséquence est  le malaise profond dans lequel  vit aujourd’hui cet hôpital. Les nombreuses perturbations qu’il a connues sont essentiellement dues à ses insuffisances financières pour satisfaire aux  revendications des travailleurs et à d’autres besoins internes. A chaque fin du mois, c’est presque la croix et la bannière pour payer les salaires de près de 800 agents qui y travaillent.

 Le drame financier de  ces derniers mois est encore plus retentissant. Avec à peine 80 millions de recettes mensuelles, le Cnhu se voit contraint de couvrir une charge salariale mensuelle de près de 200 millions de Fcfa. Une anomalie financière qui  compromet davantage le devenir de cet hôpital. La crainte de ne plus pouvoir payer les salaires les mois à venir se dissimule à peine à la direction générale. C’est presque un désarroi qui se lit sur plusieurs visages d’autorités de   cette maison.

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 Sur les 1 milliards 400 millions de subvention de l’Etat, le Cnhu ne gère en réalité que le milliard, le reste du fonds étant mis à la disposition du ministère de la santé. Et dans la cagnotte de l’hôpital, près de 900 millions de Fcfa sont déversés dans l’alimentation des patients,  et les 100 millions restants pour l’achat de l’oxygène. Le gros lot des autres charges est ainsi laissé à la portée  du Cnhu  qui doit se battre pour y faire face.
Si l’on admet, que cet hôpital demeure public et ouvre ses portes à toutes les bourses, et de façon plus large  à la grande masse des béninois, il est inacceptable que l’Etat n’assure pas  sa survie avec les moyens adéquats. C’est une question de responsabilité et en même temps un devoir immanquable vis-à-vis du contribuable béninois.

Dans les pays voisins, selon nos investigations,  la subvention de l’Etat aux grands hôpitaux publics n’est plus à ce bas niveau. Quand bien même des investissements importants s’observent dans  les équipements du Cnhu sous le régime Yayi,  il y a nécessité aussi de penser aux fonds de fonctionnement et aux ressources humaines qui animent de jour comme de nuit les différents services. La santé est plus importante que tout, dit-on. Et ceux qui ont la charge de la soigner ou de l’entrenir sous diverses manières, ne doivent pas  continuer à être les éléments les plus marginalisés du   système.

Christian Tchanou

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