Tévoédjrè abandonne le peuple dans la crise
Son silence est inquiétant, son absence simplement inadmissible. Alors que le peuple est en proie à de multiples crises, le médiateur de la république Albert Tévoédjrè a choisi de s’occuper de son « business onusien ». Il n’a plus de cause commune avec les Béninois.
A 80 ans, Tévoédjrè veut toujours crever l’écran. Le médiateur de la république vient encore de s’illustrer négativement par son absence remarquée du territoire national au moment où le peuple a le plus besoin de lui. Depuis quelques jours, l’école béninoise traverse une crise aiguë avec à la clé la grève des enseignants aggravée ces derniers jours par la marche de protestation des élèves dans toutes les grandes villes du pays. C’est justement ce moment qu’a choisi le médiateur de la république pour aller au service du Niger. Bien que la mission à lui confiée par l’Organisation des Nations-Unies soit honorable pour le Bénin, il y a lieu de se demander si Albert Tévoédjrè a fait la bonne option. On aurait donc pu passer sous silence cette absence s’il n’était pas le médiateur de la république. En effet, bien que les textes qui encadrent son institution ne le limitent qu’au règlement des différends entre l’administration et ses usagers comme il se plait à le dire souvent, il ne faut pas perdre de vue le fait que Albert Tévoédjrè est avant tout un conseiller spécial du Chef de l’Etat. En tant que tel donc, il doit aider le président de la république à surmonter les nombreuses difficultés qu’il rencontre dans la gestion des affaires publiques. C’est le Chef de l’Etat qui doit être le premier désabusé, lui qui a tout fait pour donner à cette institution un statut juridique et le placer au rang des institutions de la république. Mais malgré ce grand effort, Tévoédjrè est resté indifférent à la crise politique qui secoue notre pays depuis plus d’un an et dont Yayi est la première victime. Voila qu’en plus de cette crise politique une crise sociale s’est emparée de notre pays et affecte à la fois le secteur de la santé, le secteur des finances publiques et surtout de l’éducation où elle a atteint des proportions inquiétantes. Là aussi Tévoédjrè se montre inopérant. Mieux, il abandonne le président de la république et le peuple et s’envole pour aller s’occuper de régler les problèmes d’autres pays. On comprend donc que le poste de médiateur de la république est donc un passe temps pour lui.
Il s’en occupe quand il n’a rien sur le plan international. A l’Onu, les honoraires sont bien alléchants et Tévoédjrè ne s’en passe guère. Que fait-il donc pour mériter ses émoluments colossaux de médiateur de la république ? C’est juste un pactole pour lui. Une récompense pour service rendu au président de la république lors des tractations des présidentielles de 2006. Pas plus. Que la crise sociale embrase tout le pays et emporte le pouvoir de Yayi, Tévoédjrè s’en moque. Au regard des difficultés actuelles, le peuple a vraiment besoin d’un médiateur plus présent et plus soucieux de ses nombreux problèmes.
Marcel Zoumènou