Dernières nominations au conseil des ministres: Yayi entretient toujours clientélisme et médiocrité

Sous le président Boni Yayi depuis 2006, les nominations ont toujours été une réponse au recasement politique, aux exigences ethniques et au débauchage politique. Jamais, il n’a été question de méritocratie et de choix basés sur l’objectivité et la sauvegarde de l’unité nationale. Les dernières nominations ne font pas exception à cette règle. Au contraire…

Deux repêchages, un débauchage et un recasement. C’est ainsi qu’on peut qualifier les dernières nominations faites par le président de la république la semaine dernière. Les deux repêchages sont celles de Expédit Houessou et de Bernadette Agbossou Sohoudji. Le premier est un soutien de première heure pour Boni Yayi. Il l’a donc soutenu à la dernière élection présidentielle et surtout pendant les élections législatives de 2007 où il a été directeur national de campagne. Mais depuis, il est tombé en disgrâce au sein de cette mouvance où il se montre de moins en moins, ruminant discrètement son amertume. En le nommant, Yayi voulait récompenser un allié politique de premier choix. Mais l’autre souci de Yayi en faisant cette nomination est de trouver un homme politique qui pourra l’aider à reprendre le contrôle de la région du Mono sud (Guézin, Gadomè, Comè..) où il semble perdre du terrain. Idem pour Bernadette Agbossou Sohoudji, ancien ministre de l’Enseignement secondaire qui, depuis qu’elle est dégommée n’a plus rien à se mettre sous les dents. En la nommant au poste très convoité de Dg du Cncb, Yayi est plus dans une démarche politique que tout autre chose. Un poste de Dg d’une société  maritime pour une psychologue, c’est bien ridicule. Seulement, il ne faut pas perdre de vue que cette dame est originaire de Couffo, une région où Boni Yayi a beaucoup de problème et où il cherche des renforts malgré la présence de Bernard Lani Davo, Corentin Cohoué et consorts. Le débauchage c’est avec Alaza Lamatou, ancienne députée du Madep qu’on a encore vue tout récemment à la convention de l’Union fait la Nation. En la nommant sans aucune autre forme de procédure, Yayi est en train de vouloir l’ôter de sa famille politique surtout qu’elle est originaire de la Donga où sévit la nébuleuse ABT. Enfin, le recasement c’est bien avec Claude Olory Togbé, ancienne Dg de la Sobemap envoyée à la Marina comme conseiller technique aux affaires portuaires.

Et là, le Chef de l’Etat a montré qu’il est peu soucieux de l’efficacité au poste et de la bonne gestion des sociétés et structures d’Etat. C’est pourquoi il enlève une spécialiste des questions portuaires pour installer une psychologue. Evidement, Claude Olory Togbé n’a pas une forte emprise sur les réalités politiques de l’Atlantique d’où elle se réclame originaire. C’est ainsi que les nominations se passent sous le changement et on ne doit donc être surpris de voir l’échec pointer le nez partout.

Marcel Zoumènou

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