L’avion présidentiel bloqué en France

(Toute la flotte aérienne dans un état critique)
A quand le retour de l’avion présidentiel cédé en 2009 à l’Etat  Béninois ? La question reste toujours posée eu égard aux nouvelles informations qui annoncent des difficultés persistantes de décaissement de fonds nécessaires à sa réparation complète. 

Mais au-delà de l’avion présidentiel, c’est toute la flotte aérienne béninoise qui serait aujourd’hui dans un état critique. Elle serait la moins fournie en matière d’équipements aéronautiques dans la sous-région. Les rares appareils disponibles souffrent d’entretien, faute de volonté politique, d’après plusieurs sources.

Que devient l’avion présidentiel dont  dispose le Bénin depuis 2009 ? Beaucoup de Béninois continuent de se poser la même question. Selon diverses sources contactées, il est actuellement en pleine réparation à Perpignan en France, mais son retour au Bénin ne serait pas de si tôt, car des difficultés de décaissement de fonds liés à sa réparation subsisteraient encore. Cet avion n’est pas le seul dans le cas. C’est toute la flotte aérienne béninoise qui est aujourd’hui en danger. Selon nos investigations, elle dispose à ce jour, d’un avion de transport de 40 places  de type HS-748, d’un Twin-Otter d’une vingtaine de places, de deux hélicoptères de combat et plus récemment de l’avion présidentiel. En la comparant avec les autres flottes aériennes de la sous-région, on se rend compte  que le Bénin accuse un grand retard  dans ce domaine.  Selon des sources proches de l’aviation béninoise, la plupart des pays voisins disposent  d’une flotte aérienne  plus équipée et plus enviée. L’exemple  le plus frappant  est celui du Togo voisin qui compte plusieurs avions en bon état de marche, un Dc8 Vip, un Foker 28, un hélicoptère,  tous servant à faire déplacer  le Président  de ce pays.

 Au Bénin, lorsqu’on parcourt les lignes du budget général de l’Etat exercice 2010, aucun crédit n’est inscrit pour l’entretien et la maintenance de la flotte nationale. Ce qui n’est pas le cas des autres pays de la sous-région, qui prévoient depuis des années des crédits substantiels  pour  la maintenance et la réparation de leur flotte. Les mêmes sources renseignent à titre d’exemples, que le Togo, le Sénégal, le Burkina-Faso, le Niger et autres nations africaines, consacrent annuellement près de 6 milliards de FCFA en moyenne, pour l’entretien uniquement de leurs avions présidentiels Vip. D’autres sources étrangères, cette fois-ci, rapportent que l’avion présidentiel du Niger, vieux d’une trentaine d’années, vient de subir une révision générale qui l’a pratiquement ramené à un état neuf, grâce à un décaissement estimé à 2 milliards de FCfa .

Malheureusement, l’avion présidentiel dont se vante depuis peu le Bénin, le Boeing 727, ne jouit pas encore des mêmes chances. Le constat général qui se fait ici est que le peuple béninois et ses dirigeants n’ont pas encore la culture nécessaire pour accepter les dépenses importantes à consentir dans le secteur  aéronautique. Le long séjour que passe en ce moment l’avion présidentiel à Perpignan en est une preuve palpable, il semble, selon certaines sources proches de l’aviation béninoise, que si toutes les dépenses afférentes à la révision dudit avion sont décaissées à temps par le ministère des finances et de l’économie, il ne tarderait plus à rentrer au bercail. Le second avion béninois, à savoir le Hs-748 actuellement stationné en Afrique du sud, serait dans le même cas, ainsi que le  Twin-Otter,  en repos continu à la base aérienne de Cotonou.

Bref, toute la flotte aérienne béninoise est non opérationnelle  en ce moment,  les moyens financiers adéquats n’étant pas encore mis à sa disposition  pour sa remise en état de fonctionnement. Pour beaucoup d’observateurs, il est grand temps que le peuple Béninois et ses dirigeants acceptent le sacrifice d’investissement sur sa flotte afin de sauvegarder la souveraineté nationale dans ce secteur, à l’instar des pays de la sous-région.

Christian Tchanou

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