Sans aller jusqu’à paraphraser, mot pour mot, DIMITRI MEDVEDEV, l’un des chefs d’état plus puissants de ce monde qui préside aux destinées de la Russie, c’est que le sens de cet aveu, appelons un chat un chat, n’est déjà qu’une juste reconnaissance de la réalité.
Les propos du jeune président russe dans un entretien du 12 avril, diffusé sur la chaîne américaine ABC et rapporté le mardi13 avril dans le journal gratuit Métro, en France, ne pouvaient aller au-delà des convenances diplomatiques du langage qui, au fond, n’enlèvent rien aux qualités exceptionnelles du nouveau président américain, qu’il ne pouvait s’empêcher de louer.
«La chose la plus importante qui le distingue des autres, et je ne nommerai personne, c’est que c’est quelqu’un qui réfléchit, il réfléchit avant de parler», disait-il.
«Il n’y a pas eu un moment au cours de nos entretiens où il n’était pas parfaitement au courant de ce qui était sur la table. C’est très bien. Après, je dirais que c’est un homme très agréable avec qui c’est un plaisir de travailler», a-t-il ajouté depuis Saint-Pétersbourg.
C’est vrai «qu’il réfléchit avant de parler» mais il ne fait pas que parler, Barack Obama. Et cela aurait été bien réducteur si ce n’est pas le cas, de vouloir ramener la plupart des actions du nouveau locataire de la Maison Blanche à ce que nous faisons, à profusion, en Afrique et plus singulièrement au BENIN, sans aucune honte : séminaires alimentaires interminables qu’on délocalise désormais pour les raisons que l’on sait, journées de réflexions sans lendemain et sans suite, tournées des ministres pour aller parler des actions du chef de l’état aux populations qui, vraisemblablement ne les voient ni ne les sentent, cadres de concertation creux, sans missions connues et précises etc.
Le Tigre ne clame pas sa tigriude, il bondit sur sa proie et la dévore. Barack Obama n’a pas chanté pendant un an la plupart de ses promesses de campagne et Dieu sait qu’il ne séduit pas que les noirs d’ailleurs qui revendiquent la victoire de ce fils des hauteurs du KENYA, sur une terre qui a vu se perpétrer les plus violents crimes racistes, il n’y pas encore un siècle; c’est dire que le mérite n’a pas de couleur comme l’intelligence n’a pas de frontière.
Et l’homme demeure toujours humble et modeste. Il a eu un triomphe que l’on sait, en faisant passer la réforme du système de santé, là où Bill Clinton s’était cassé les dents, même si l’on peut prétendre que c’est un projet finalement bien édulcoré qui a été présenté.
Il poursuit inexorablement sa marche vers la fermeture de Guantanamo, sans heurter ses compatriotes qui craignent que l’on ne jette des terroristes dans la nature et sans nuire d’avantage aux droits humains de ceux qui croupissent dans ce qui n’était qu’un centre de détention militaire de haute sécurité et non une prison.
«Je ne veux pas qu’il y ait d’ambiguïté sur cette question. Nous allons fermer Guantanamo et nous allons le faire de manière à être sûr que les procédures que nous mettons en place respectent notre constitution».
Il a promis que les troupes américaines allaient quitter l’Irak, et puis, il n’y a pas encore renoncé, bien au contraire. C’est cela la pondération dont il est question et dont devraient s’inspirer ceux qui nous gouvernent.
Au sujet des banques, Obama pense qu’il ne faut plus les autoriser à trop s’éloigner de leur mission centrale qui est d’être au service de leurs clients. «Si ces gens veulent la bagarre, c’est un combat que je suis prêt à avoir».
Un ton un peu plus ferme mais, derrière, une attitude intelligente visant à rassembler son camp autour du mécontentement de l’opinion face aux excès de Wall Street qui consistaient à posséder, investir ou soutenir des fonds spéculatifs ou des fonds de capital-investissement, pratiques qui ont été à la base, rappelons-nous, de la faillite de Lehman Brothers qui a ébranlé dans sa chute tout le système financier mondial.
Une réforme, même si elle s’impose, selon les circonstances et une conjoncture exceptionnelle, elle se finance selon un cadrage et une orthodoxie budgétaires et, surtout, on prend le temps de l’instruire, qu’importent les déclamations de campagne, l’essentiel étant d’adopter un ton et une conduite qui les favorisent.
Brack OBAMA est probablement en train de réussir, ce qui est déjà sûr c’est que «N’est pas prix NOBEL de la paix, qui veut».
Christian Désiré HOUSSOU