A Cotonou, comme dans d’autres villes du Bénin, l’utilisation des sachets noirs est devenue monnaie courante depuis des années. Ces petits sacs légers remplacent de plus en plus les assiettes presque partout dans la ville. Mais les conséquences sanitaires ne sont pas moindres selon plusieurs spécialistes de la santé. D’autres estiment que ces sachets ne sont rien d’autres que des poisons qui tuent l’homme à petits coups.
Personne ne s’en rend compte. Autant, il est très simple, pratique et facile à utiliser, autant il peut faire mal à l’organisme. Très mal même. Les sachets noirs, dont les prix varient de 5F à 50 F sont pourtant devenus des sacs jetables très populaires à Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Bohicon, Lokossa , bref toutes les autres villes et campagnes du Bénin. Si auparavant, ils servent beaucoup plus à contenir des produits non alimentaires, c’est tout le contraire de nos jours. Certains les ont transformés entièrement en de petites assiettes et y mangent dedans. Dans les grands marchés de Cotonou, notamment Dantokpa, ce sachet sert à tout usage possible. On y mange dedans, on y boit dedans, on y urine dedans, et parfois même, on y défèque.
Dans les rues de Cotonou et environs, ce comportement se comprend par la paresse qui anime les gens à porter des assiettes tout le temps pour acheter à manger. A en croire dame Flora A, vendeuse du riz à Agontikon, ces sachets permettent d’économiser du temps. « D’abord à cause de l’affluence de la clientèle qui parle de leur empressement à aller à quelque part et parce que cela coûte moins cher. De plus, mis à part le grand marché Dantokpa, les assiettes jetables ne se vendent pas dans les autres marchés, sauf dans certains maquis et restaurants de la place » ajoute-t-elle. Un client complète à juste titre : « c’est une coutume pour moi de payer en sachet et je n’en ai jamais souffert ». Est-il ignorant des conséquences néfaste sur sa santé ? Selon un médecin généraliste à Ménontion, qui a requis l’anonymat, ce phénomène est devenu une pratique récurrente parce que les populations s’obstinent de plus en plus à sortir avec des assiettes où à utiliser celles des vendeuses de nourritures, quand ils ne peuvent pas manger surplace.
D’après les explications de ce médecin, la plupart des sachets et souvent ceux en plastique noir sont fabriqués avec des débris de pétrole, des hydrocarbures. Une fois ces compositions chimiques en contact des aliments chauds, elles provoquent une décomposition des matières dans l’aliment, formant des microparticules nuisibles à la santé. Pire, lorsqu’il y à interaction au niveau des aliments et des toxiques chimiques consommés par la population, ces derniers s’installent dans les poumons, ce qui nuit à l’appareil digestif de l’homme. L’usage fréquent des déchets toxiques fait accumuler lentement des déchets dans l’organisme et causent des maladies à long terme pour la santé. « C’est une cause silencieuse de perte en vies humaines » avertit le médecin, en appelant les populations à y renoncer définitivement..
Brice Dossou-Gouin
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