« Ensemble, nous renforcerons le Traité de non-prolifération nucléaire qui est la clef de voûte de la coopération. Le marché qu'il propose est sensé : les pays dotés de l'arme nucléaire progresseront sur la voie du désarmement, les pays sans armes nucléaires n'en acquerront pas, et tous les pays ont accès à l'énergie nucléaire pacifique. Pour consolider ce traité, nous devons adopter plusieurs principes. Il nous faut davantage de ressources et d'autorité, afin de renforcer les inspections internationales. Il nous faut des conséquences réelles et immédiates pour les pays pris en flagrant délit d'infraction aux règles ou qui tentent de dénoncer le traité sans justification. »
En prononçant ces mots il y a un an, à Prague, le président Obama mettait le monde au défi de poursuivre l'idéal d'un avenir libéré de l'arme nucléaire. Un an après, les États-Unis et la Russie concluaient un nouvel accord historique START visant à réduire encore plus nos arsenaux nucléaires et à améliorer la sécurité internationale. J'invite le Bénin à se joindre aux efforts que nous déployons, avec nos partenaires, en vue de revigorer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui est la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et l'une des bases essentielles de tout futur désarmement nucléaire.
Près de 190 Etats seront réunis à New York dans le cadre d'une conférence d'un mois, pour examiner la mesure dans laquelle chacun a appliqué le TNP et pour étudier un projet de calendrier de travaux visant à consolider les barrières à la prolifération nucléaire, à faire avancer le désarmement nucléaire et à élargir l'accès aux avantages pacifiques de l'énergie nucléaire, en particulier pour les pays en développement, dans le cadre de mesures internationales de protection.
Nous sommes arrivés à un moment charnière : nous devons nous assurer que toutes les parties au TNP remplissent leurs obligations. La disponibilité croissante de techniques sensibles augmente la possibilité que des entités étatiques ou non étatiques aient accès à des armes de destruction massive. De plus, les graves manquements de certains Etats à leurs obligations en vertu du TNP sapent la sécurité régionale et mondiale.
Qu'ils soient dotés ou non de l'arme nucléaire, tous les pays ont le devoir de veiller à ce que les objectifs du traité soient atteints. Les États-Unis font leur part en vue de réduire leur arsenal nucléaire et d'appuyer les mesures prises pour empêcher la prolifération des armes et des matières nucléaires. Au cours des dernières semaines, nous avons signé le nouveau traité START qui réduit les arsenaux et accroît la stabilité, la prévisibilité et la confiance. Nous avons publié un nouveau réexamen de la politique nucléaire des États-Unis qui réduit les rôles et les niveaux des armes nucléaires dans notre stratégie de défense et qui donne l'assurance que les États-Unis ne recourront à l'arme nucléaire contre aucun Etat non doté de cette arme, qui soit partie au Traité de non-prolifération et qui remplisse ses obligations à ce titre. Lors du Sommet sur la sécurité nucléaire, les États-Unis et 47 autres États ont convenu de l'importance cruciale des mesures visant à mettre en lieu sûr toute matière nucléaire vulnérable aussitôt que possible afin qu'elle ne tombe pas entre les mains de terroristes.
Toutes les parties au TNP doivent collaborer à l'application des dispositions de non-prolifération du traité. En tout premier lieu, nous devons nous assurer que l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) possède les outils et l'autorité nécessaires pour exécuter sa mission cruciale de protection et pour traiter honnêtement et sérieusement les cas de violation du traité. Nous devons faire œuvre commune pour dissuader tout État qui serait enclin à se retirer du traité dans le but d'échapper à ses responsabilités en matière de non-application.
Le troisième volet du traité, se rapportant aux usages pacifiques de l'atome, est tout aussi important que les autres. Ici encore, les États-Unis font leur part, puisqu'ils sont le premier donateur mondial aux programmes mis en œuvre par l'AIEA en vue de faire profiter les pays en développement des bienfaits de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire dans des domaines aussi divers que la médecine, l'agriculture et l'hydrologie.
Dans cet esprit de coopération et de responsabilité mutuelle, nous invitons le Bénin et les autres pays du monde à s'unir à nous en vue de rénover le régime mondial de non-prolifération. Nous vous invitons à nous aider à renforcer le TNP et à nous engager dans une voie qui nous rapprochera toujours plus de l'objectif final du TNP : un monde plus sûr, sans armes nucléaires.
(Un éditorial de S.E. James Knight, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin)