(Adovèlandé était-il l’élément gênant ?)
Plusieurs ouvrages que financent le Millenium challenge account (Mca-Bénin) seront lancés et inaugurés les lundi et mardi prochains par le chef de l’Etat, Boni Yayi. Un fait rarissime qui ne manque pas d’éveiller des soupçons d’une récupération politique. Surtout que le coordonnateur attitré de ce projet est mis sous les verrous depuis plusieurs mois.
Lundi et mardi seront une journée marathon pour le président de la République, Boni Yayi. En effet, au cours de ces deux jours, il va procéder à la mise en service des stations permanentes construites par le projet « accès au foncier ». Il procèdera aussi au lancement officiel des travaux de construction de quais à conteneurs au port de Cotonou engagés par le projet « accès aux marchés » ainsi que les travaux de constructions du Centre de documentation juridique (Cdj) prévu par le projet « accès à la justice ». Or, depuis que le projet Mca-Bénin existe, les lancements de travaux ainsi que les mises en service ou inaugurations ont toujours été exécutés par le coordonnateur dudit programme. Apparemment, ce dernier étant incarcéré, c’est la voie libre au chef de l’Etat d’aller sur le terrain. Alors que le Mca a un coordonnateur adjoint. On se rend alors compte que c’est le but qui était déjà visé par le gouvernement qui a joué des pieds et des mains pour être plus impliqué dans la réalisation des travaux du Mca. C’est apparemment, la même raison qui a amené à la modification de la composition du Conseil d’administration. Tout compte fait, on se rend compte que le but visé est pleinement atteint. Puisque nul n’ignore que le chef de l’Etat aime être sur le terrain et montrer aux populations qu’il travaille. Or, les populations ne sauront faire la distinction entre les travaux que réalisent le gouvernement et ceux réalisés par le Mca. La récupération est donc vite faite surtout en ces temps de vaches maigres pour la mouvance présidentielle. D’ailleurs, il ne saurait en être autrement quand on sait que le coordonnateur Simon Pierre Adovèlandé était accusé à tort ou à raison d’utiliser les réalisations du Mca à des visées politiques. Alors qu’il n’avait jusque-là pas décliné une quelconque ambition politique.
Aujourd’hui out, la voie est libre pour le chef de l’Etat de semer la confusion dans l’esprit des Béninois analphabète et à un an de l’élection présidentielle grossir son bilan avec. D’ailleurs on a l’impression que les lancements et inauguration à venir lundi et mardi sont venus à propos. Car, la semaine dernière, Simon Pierre Adovèlandé aurait pu être libéré si le parquet qui représente l’Etat béninois ne s’était opposé. Autrement, il est plus utile à la mouvance présidentielle en prison que dehors.
Georges Akpo