(Il a été libéré hier dans l’après-midi)
En interpellant le responsable de la morgue de l’hôpital de zone d’Abomey-Calavi, pour avoir refusé d’enregistrer un corps, la gendarmerie locale a suscité la colère des autres agents qui sont descendus hier dans la cour de la mairie pour crier à « l’injustice et à l’arbitraire ». Aux dernières nouvelles, ce dernier serait déjà libre de ses mouvements.
Infirmiers, sages femmes, médecins et autres professionnels de santé en service à l’hôpital de zone d’Abomey-Calavi sont descendus hier dans la cour de la mairie pour crier au «scandale». Ils s’insurgent contre l’arrestation du responsable de la morgue de cet hôpital par des éléments de la brigade locale, qui ont été rabroués par celui-ci samedi dernier, alors qu’ils y transféraient un corps. Il se nomme Lima Constant et a refusé de prendre ledit corps pour des raisons de manque de place, dit-on. La morgue ne devrait pas en contenir plus de douze, alors qu’il y en aurait déjà plus de trente qui y sont gardés. Retournés sur leur pas, tout en colère, les gendarmes sont réapparus le lendemain et ont emporté manu militari le sieur Lima, sans en informer les autorités de cet hôpital, selon plusieurs versions. Léopodine Aklassmavo, un autre agent de santé également présente sur les lieux, a été aussi amenée par les gendarmes, mais sera relâchée dans la même journée. D’où la vive tension qui y prévaut depuis dimanche au sein de cet hôpital. « Non et non, on ne peut pas accepter l’injustice dans notre pays » a hurlé hier, Mme Henriette Dakossi, porte parole des manifestants lors du sit-in. Elle se dit d’autant plus consternée par cette arrestation, pour le fait que le responsable de cette morgue, a agi selon les instructions qu’il a reçues et qui lui demandent de ne plus enregistrer de nouveaux corps.
Brandissant des branchages et pancartes portant des messages hostiles aux forces de l’ordre, les manifestants ont exigé la libération immédiate de Mr Lima, au risque de paralyser tout l’hôpital dès hier. Le maire de la commune d’Abomey-Calavi qui les accueillait en personne les a appelés au calme, en leur promettant que leur collègue sera libéré comme ils l’exigent.
Mais, il a tenu à leur faire savoir que les fautes sont de part et d’autre. « Autant vous et les gendarmes sont tous fautifs dans ce qui est arrivé. Vous ne devriez par refuser le corps, et eux autres ne devraient pas aussi venir arrêter votre collègue. Il y a eu un problème de dialogue qui a dégénéré » a affirmé, Patrice Hounsou Guèdè. Selon les informations reçues hier dans l’après-midi, le sieur Lima Constant a été effectivement libéré aux environs de 16 heures, et ne fera l’objet d’aucune poursuite judiciaire par la suite, d’après les décisions prises.
Christian Tchanou
Laisser un commentaire