Les élections présidentielles de 2011 s’annoncent sous de mauvais auspices. Sur le front politique, la courtoisie déserte le forum, le ton monte déjà, les brasiers s’allument. La « traque politique » est quasi permanente, la réplique systématique. La mouvance marque l’opposition à la culotte, et vice versa. Le tout dans une ambiance délétère qui laisse entrevoir des brouillards à l’horizon.
A plus de huit mois des élections présidentielles, le pays vit déjà une ambiance de campagne. Mouvance et opposition ont décidé de se livrer de rudes batailles sur le front politique. Cette fois ci ce n’est plus par médias interposés mais sur le terrain où personne n’entend laisser le moindre espace à son adversaire. Tout ce qui est dit est répliqué, parfois dans une agressivité qui heurte la sensibilité et la courtoisie. Chacun y va de ses atouts et de sa manière. La tournée de Me Adrien Houngbédji, candidat unique de l’opposition dans la commune d’Adjarra a été le déclic de ce regain politique accompagné d’une surenchère verbale. C’est ainsi que le pouvoir n’a pas hésité à faire organiser une marche des Zémidjans pour dénoncer les propos de Me Adrien Houngbédji qui a fustigé le fait que le Chef de l’Etat prenne un Zémidjan pour aller au service. Et comme si cela ne suffisait pas, les ministres Armand Zinzindohoué de l’intérieur et François Noudégbessi de l’urbanisme et de la reforme côtière sont envoyés aussi au front pour apporter une réplique à la taille des déclarations faites. On ne semble donc pas ménager ce probable candidat pour les présidentielles qu’on qualifie de « marchand d’illusion » qu’il ne faudra plus écouter. Pour montrer qu’elle a pris conscience de la situation, ces émissaires du président de la république annoncent que leur « patron » sera incessamment dans cette commune. Le ton est donné et on comprend que le président Boni Yayi est décidé à affronter Houngbédji. Dans le même temps, des micros mouvements faisant allégeance à cette majorité se créent tous les jours et affirment leur volonté et leur détermination de travailler pour que Yayi rempile coûte que coûte en 2011. C’est ce qui a été observé dans le 13 è arrondissement de Cotonou. Idem dans d’autres localités comme Abomey, Porto-Novo. A Sèmè Kpodji part contre, ce sont les jeunes de Un qui font leur première sortie médiatique musclée pour répondre aux manigances politiques des Fcbe. Partout, c’est la réplique et la discourtoisie.
L’honorable Rosine Soglo de la Rb en a fait aussi les frais, proprement vitupérée dans la presse par un groupe de militants cauris de Parakou qui l’accusent de tenir des propos régionalistes lors de sa tournée dans le septentrion. Face à l’incertitude de la Lepi et la dernière déclaration de Lehady Soglo qui proclame toujours son allégeance à l’Union fait la Nation, la majorité présidentielle voit ses chances s’amenuiser pour les présidentielles de 2011. Elle a donc opté pour la bataille de terrain. Dans une démarche de tac au tac qui écoeure. Pourvu qu’elle apporte quelque chose de plus à cette mouvance dont le seul souci est de conserver le pouvoir pour 5 ans encore.
Marcel Zoumènou