Découverte des villes maliennes: Djenné, la cité des mendiants

«Ici vivent les Talibé du Mali.» Ainsi s’exclame un caravanier malien à l’entrée de la ville de Djenné, commune rattachée à la région de Mopti. Située à plus de quatre cents kilomètres de Bamako la capitale, Djenné est une ville très religieuse. Elle est peuplée essentiellement de musulmans fidèles au culte et aux études coraniques.

La plupart des enfants, placés systématiquement auprès des marabouts pour l’enseignement du coran, ont le devoir d’aller mendier pour payer la caution due à cela. A Djenné, cette pratique est obligatoire et sert d’initiation graduelle jusqu’à l’âge adulte. Ceci parce qu’ils sont des Talibé. Selon des informations recueillies dans la ville, Djenné est la ville de la région de Mopti  où la mendicité est plus répandue. Et par ricochet, elle constitue la capitale malienne de la miséricorde.
Djenné est tout un symbole. Elle doit son nom à une jeune fille vierge de quinze ans prénommée telle. Cette dernière a accepté d’être enterrée vivante au titre de sacrifice afin que la ville ne soit emportée par des eaux. Le sacrifice effectué, les eaux ont effectivement reculé. Cette histoire est contée de part et d’autre avec en illustration, la présence de la tombe de la fille au cœur de la ville.
Construite avec une architecture traditionnelle légèrement différente de celle de Tombouctou, Djenné est une destination touristique. L’entrée de la ville est coupée par une affluence du fleuve Niger comme c’est le cas au niveau de Tombouctou. Alors, il faut monter dans une barque, même quand on est véhiculé, pour la traversée du fleuve qui dure environ trois minutes.

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Puis, on est à Djenné. Ce qui apparaît plus attirant dans cette cité, c’est la mosquée. Construite de 1906 à 1907, cette mosquée est classée depuis 1988 patrimoine mondial. Tout comme la grande mosquée de Tombouctou, elle fait partie des vingt-deux merveilles de l’humanité. La particularité de cette mosquée est qu’elle est construite entièrement avec le sable du milieu. Un sable dont la couleur tire sur le noir. Aux dires du gardien des lieux, l’entretien du bâtiment se fait périodiquement à cause des intempéries. Toutefois, il est exigé dans la tradition que la main-d’œuvre ne vienne pas d’ailleurs. Ainsi, les ouvriers de la réfection de la mosquée sont, chaque fois, tous des ressortissants de Djenné.

Fortuné Sossa (Djenné/Mali)

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