L’affaire Icc services montre en réalité qu’au Bénin, il y a plus de marchands d’illusions que de vrais acteurs de développement. En y plaçant d’importants capitaux, des béninois avaient cru trouver la porte de sortie de la misère ambiante locale. D’autres pensaient aussi accroître leur fortune. Erreur.
Quelle affluence jadis aux portes des installations de Icc services reparties sur l’ensemble du territoire national !!! La bousculade était souvent indescriptible à Calavi, Porto-Novo et ailleurs. De nombreux clients venaient ainsi chercher leurs « jolis intérêts ». 100 à 200% sur chaque placement. Presque’ un rêve. Toute activité cessante, bien de jeunes commerçants, étudiants boursiers, employés, vendeuses et autres particuliers y ont jeté leur dévolu. Au fil des jours et des mois, la clientèle gonflait. Pas mieux à espérer pour les responsables de cette institution. L’affaire était visiblement florissante. De fortes campagnes médiatiques s’ajoutaient à cette grande messe d’argent où le meilleur placeur est le meilleur bénéficiaire. Adoubés du manteau religieux, les responsables de Icc-service ne souffraient aux yeux des clients du moindre discrédit. Ils n’y pservicesensaient même pas. Puisque tout semblait catholique à leurs yeux. En apparence.
De l’autre côté, le gouvernement donnait également carte blanche à Icc service pour n’avoir jamais remis en cause cette activité jusqu’à récemment, où il a fini par réaliser qu’il s’agissait d’une bouffonnerie. Si on a pu observer le ministre de l’intérieur sortir de sa réserve pour crier au scandale, on reste interrogateur sur les nombreuses rencontres et autres accolades publiques intervenues entre les deux parties. Par plus de deux fois, le patron de Icc services a été reçu en audience par le Chef de l’Etat, comme une personnalité de haute marque. Sans se demander s’il était vraiment en face d’un homme sincère. La question à se poser ici va plus loin, car si aujourd’hui, le ministre de l’intérieur déclare que Icc services n’a reçu aucun agrément, il y a de quoi tomber des nues, pour autant que cette affirmation traduit la part de responsabilité du régime de changement qui a laissé développer une activité à gros risques et dans la plus grande illégalité.
Aujourd’hui, les clients ne peuvent plus continuer à bénéficier des intérêts tant vantés. Récupérer les sous placés, est aussi un autre casse-tête. Les fonds n’étant plus disponibles dans leur intégralité dans les comptes de Icc services, selon diverses sources. Ils ont couru derrière la fortune. Ils sont aujourd’hui désillusionnés. Cette fortune a peut-être commencé pour les premiers clients, mais les autres, plus nombreux, ne la caresseront jamais. Pas en tout cas, à travers Icc services. Tout étant clair désormais que cette institution n’avait en réalité pas la puissance nécessaire pour satisfaire à tous. Un vrai drame.
La fortune ne s’amasse pas de la sorte, si non, elle finit par s’écrouler tel un château en cartons, au moindre vent. Icc-services n’a duré que le temps d’un éclat. Le rêve se termine dans la douleur, l’anxiété et la pitié. Reste qu’il faudra régler les comptes. Les clients doivent être remboursés dans les règles de l’art. Justice doit être rendue dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique.
Christian Tchanou
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