Quelle Prévention pour la prise en charge médicale et communautaire
L’augmentation régulière de la prévalence du VIH dans le monde ne résulte pas de faiblesses que pourraient présenter les stratégies et outils de prévention mais plutôt de leur non utilisation.
On compte toujours ses dernières années plus de nouvelles infections à VIH que de décès dus au sida. Cette tendance d’accroissement des infections constitue une menace considérable pour la riposte mondiale au sida.
Une programmation efficace de la prévention prend en compte les relations primordiales entre l’épidémiologie de l’infection à VIH, les comportements à risque qui véhiculent le VIH et les facteurs culturels, institutionnels et structurels qui sous-tendent ces comportements à risque. Ceux-ci sont le produit d’ensembles complexes de déterminants économiques, législatifs, politiques, culturels et psychosociaux qu’il convient d’analyser et auxquels doivent répondre des orientations politiques effectivement mises en œuvre et régulièrement révisées à la hausse.
Une prévention effective s’appuiera sur des mesures qui agiront directement sur la réduction des risques en fournissant aux populations qui en ont le plus besoin; aussi bien informations et techniques que les éléments matériels nécessaires (tels que préservatifs, gants jetables, équipement d’injection stérile et médicaments de substitution etc …).
La programmation de la prévention vise également les facteurs sociaux collectifs et institutionnels tels que les normes en matière de sexe, l’inégalité entre les genres et la stigmatisation liée au VIH qui, si rien n’est fait, continueront d’alimenter l’épidémie. Les planificateurs devront mettre au point une large gamme de services et de mesures efficaces, mais aussi les concevoir de façon qu’elles touchent les personnes et les lieux là où elles peuvent faire la différence quant au contrôle de l’épidémie de VIH.
En bref, les planificateurs et les décideurs politiques nationaux doivent :
1) connaître leur épidémie et
2) fixer leurs priorités en conséquence sans faire une politique de santé des riches quand on sait la pauvreté des personnes infectées et affectées par le VIH/ SIDA, La Tuberculose et le Paludisme.
Prévention et traitement doivent être mis à niveau concurremment de façon équilibrée pour tirer le meilleur profit des synergies de l’une et de l’autre. Une prévention intégrée sur tous les fronts exige la combinaison de programmes d’interventions et d’actions politiques qui promeuvent des comportements plus sûrs, réduisent la vulnérabilité biologique et sociale à l’infection, encouragent le recours aux techniques-clés de prévention et conduisent à des normes sociales qui contribuent à la réduction des risques.
La prévention du VIH est liée à toute une gamme de programmes qui sont traités dans d’autres parties de la section politique du site. Forger des liens entre des programmes et des services tels que les services de santé génésique, les programmes de prévention du VIH, les services législatifs pour les femmes contribuent aussi à intensifier la prévention du VIH. Des liens solides ainsi que des efforts particuliers pour atteindre ceux qui courent les plus grands risques et n’ont pas accès aux services, conduiront à impact des programmes plus pertinents, moins onéreux et de plus forts impacts. D’où la nécessité d’informer le public le plus complètement et le plus honnêtement possible.
D’où la nécessité, pour le journaliste d’aller jusqu’aux bout de sa quête d’information sur la mise en œuvre efficace des soins de santé , surtout des programmes VIH comme s’il s’investissait à accomplir une mission sacrée dont le bénéfice tirera nos patients infectés des pièges des sciences occultes ; pour aider les responsables politiques et médicales qui respectent la vie à éviter les gâchis qui plonge des familles dans le deuil et la souffrance. Il n’a ni le droit de biaiser ou de tricher.
Actions politiques décisives pour la prévention du VIH
1. Veiller à la promotion, la protection et le respect des droits de la personne et veiller à ce que des mesures soient prises pour éliminer la discrimination et combattre la stigmatisation. (Valoriser la mise en œuvre et le respect des lois VIH pour protéger les personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA )
2. Instaurer et soutenir le leadership dans tous les éléments de la société, y compris les gouvernements, les communautés affectées, les organisations non gouvernementales, les organisations à base confessionnelle, le secteur éducatif, les médias, le secteur privé et les syndicats.
3. Impliquer les personnes vivant avec le VIH dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des stratégies de prévention, en prenant en compte la diversité des besoins.
4. Tenir compte des normes culturelles et des croyances, en reconnaissant aussi bien le rôle-clé qu’elles peuvent jouer dans le soutien aux efforts de prévention et le risque de les voir favoriser la transmission.
5. Œuvrer pour l’égalité entre hommes et femmes et débattre des normes et des relations entre hommes et femmes pour réduire la vulnérabilité des femmes et des jeunes en impliquant dans cet effort les hommes et les garçons.
6. Diffuser largement les connaissances et la prise de conscience vis-à-vis des modes de transmission du VIH et des moyens d’éviter l’infection.
7. Mettre en lumière les liens entre prévention du VIH et santé génésique.
8. Soutenir la mobilisation communautaire dans la riposte à l’épidémie en assurant la continuité entre prévention, traitement et prise en charge où il n’y aura aucune place pour les querelles entre réseaux afin que notre dénominateur commun soit l’amélioration de la qualité de vie des patients sans conditions de ressources, d’appartenances politiques, religieuses et d’ethnies.
9. Promouvoir des programmes qui répondent aux besoins de prévention des populations et des groupes principalement affectés.
10. Mobiliser et renforcer la capacité financière, humaine et institutionnelle de tous les secteurs, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation avec le soutien technique de toutes les expertises. Difficile pour le pouvoir politique dans nos pays d’accepter de perdre l’initiative, pour ne pas dire la face. Pourtant à y regarder de plus près, le pouvoir politique n’a pas besoin de mordre sur tous les espaces dans le dessein de museler, de caporaliser ou d’ instrumentaliser une initiative vitale si ce pouvoir s’attachait à maîtriser les deux piliers de l action publique que sont la réddition de compte, dans un souci de transparence et de communication efficace et pertinente qui conduit à dire ce qu’on fait et à faire ce qu’on dit .
11. Examiner et modifier les cadres légaux pour ôter les barrières qui s’opposent à une prévention efficace fondée sur l’examen des faits, combattre la stigmatisation et la discrimination et protéger les droits des personnes vivant avec le VIH, qui y sont vulnérables ou qui sont exposées aux risques d’infection.
12. Veiller à ce que les investissements soient suffisants dans les domaines de la recherche et de son développement, ainsi que dans ceux de la sensibilisation et des nouvelles technologies de prévention.
Les questions de sécurité sanitaire relatives à l’ environnement général ou professionnel doivent demeurées au cœur du débat politique et citoyen. Les pouvoirs publics doivent se convaincre de la nécessité de crée un système de sécurité sanitaire structuré autour d’agences au statut particulier, assurant la compétence et l’indépendance de l’expertise ( et collective alliant divers spécialistes). Cela va permettre au gestionnaire de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les risques sanitaires émergents pour l’homme dans son environnement, domestique aussi bien que professionnel.
Nos Gouvernements auront ainsi toutes les informations sur les risques sanitaires ainsi que l’expertise nécessaire à l’élaboration des dispositions législatives et règlementaires. L’objectif principal ici sera d’aider le Gouvernement à la mise en œuvre des dispositions règlementaire , d’informer le public de ses travaux en contribuant au débat sur les problématiques de santé environnement et santé au travail.
Toutes analyses faites, je peux affirmer que la réussite d’un programme est multifactorielle. Elle nécessite des moyens financiers et des ressources humaines et renforce les capacités des pays en développement dans les domaines de la santé.
L’évaluation régulière de chacune des composantes du secteur de la santé par les partenaires locaux et internationaux est indispensable, pour vérifier la bonne utilisation des moyens mis à disposition, l’état des objectifs ciblés et l’attribution réelle aux populations cibles des moyens mis en œuvre.
Si nous voulons vraiment améliorer nos systèmes sanitaires pour le bonheur de nos populations vulnérables, il faudra établir un véritable partenariat entre les experts du Nord et ceux du Sud pour que l’expérience des uns puisse bénéficier rapidement aux autres sans rétentions d’informations et faire en sorte que les patients puissent avoir accès au Sud comme au Nord aux traitements qui aujourd’hui leurs permettent de vivre avec le VIH/SIDA. Dans le cadre de la prévention de la transmission mère enfant du VIH, l’objectif actuel formulé par l’ONUSIDA est un monde au Sud comme au Nord sans enfants contaminés par leur mère à l’horizon 2015.
Denis da Conceiçao Courpotin
Expert en Santé Publique
Président de l’ ONG Action Plus Sida Santé
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