Mise en œuvre de la Lepi pour les présidentielles de 2011

Curieuse reculade de la  mouvance
L’improbabilité de la Lepi pour 2011 installe la déprime à la mouvance présidentielle. Naguère très actifs dans la propagande pour la Lepi obligatoire en 2011, les griots du pouvoir sont devenus subitement muets. Une attitude étrange et curieuse qui montre qu’en dessous de l’engouement et de l’intérêt affichés, il y avait un plan.

La Lepi ne suscite plus autant d’engouement pour la mouvance comme c’est le cas au début du lancement des opérations. Depuis plusieurs semaines, la campagne médiatique tapageuse des mouvanciers pour une Lepi obligatoire pour 2011 s’est subitement estompée. On ne voit plus de ministres en campagne pour la Lepi dans les hameaux et les villages du Bénin, de conseillers et Dg de sociétés en tournée de sensibilisation, ni de marches de soutiens. Le mutisme est total au sein de cette mouvance. Pourtant, il semble que c’est maintenant que le processus a le plus besoin de leur soutien au regard des dernières déclarations peu rassurantes du coordonnateur de la Cps Lepi Nassirou Arifari Bako. En effet, dans ces dernières déclarations  à la presse, le coordonnateur de la Cps-Lepi a été suffisamment clair pour affirmer que l’éventualité de la Lepi pour 2011 devient très faible. Cette position qui est d’ailleurs celle des forces politiques de l’opposition  a été soutenue aussi par Fors-Lepi et bien d’autres béninois anonymes qui ont écrit des réflexions et des opinions sur le sujet. Cette attitude de mutisme sur la Lepi remonte à quelques semaines déjà. Au début du recensement porte à porte, l’Union fait la Nation a demandé à tous ses militants de se faire recenser. Les griots de la mouvance qui ont jusque là ventilé sur tous les toits que l’opposition ne veut pas de la Lepi, ne s’attendaient pas du tout à cette déclaration. Et pour cause, l’opposition a tout le temps fustigé la façon dont la réalisation de la Lepi est conduite. Elle s’est opposée au lancement de la cartographie censitaire qui s’est par la suite illustrée comme un travail calamiteux.

Dans ces conditions, il n’était pas envisageable de penser que cette opposition allait demander à ses militants de se faire recenser. La mouvance a donc voulu récupérer cette situation pour contrôler cet instrument assez important qu’est la Lepi et l’utiliser comme tremplin pour gagner le pouvoir. Mal lui a pris. Et c’est alors, ayant compris que cet instrument est en train de lui échapper que la mouvance se ravise et semble changer de stratégie. « La Lepi est obligatoire si elle est favorable pour notre camp », tel semble être leur chorus. Le cas contraire, elle peut être rejetée aux calendes grecques. Et c’est qui explique ce recul de la mouvance sur ce dossier auquel elle s’attachait comme la prunelle de ses yeux. 

M. Z.

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