2011 donne de l’insomnie à la famille présidentielle. Conscientes de la menace que constituent l’Union fait la Nation (Un) et la Coalition Abt réunies, le fils aîné du président de la république Nasser Yayi, la première dame et son frère Marcel de Souza ont tous décidé de se mettre aussi dans la danse. L’objectif est clair : investir le front politique et vendre partout le label « Yayi » afin de lui assurer un second mandat.
« Aux grands maux, les grands remèdes ». C’est fort de ce proverbe français que les proches parents du président Boni Yayi ont décidé de s’affranchir de leur apolitisme. Voyant de loin les vagues qui veulent engloutir le navire du changement et son capitaine de bord Boni Yayi, ils ont décidé de mettre aussi leur force dans la bataille afin que demain, ils puissent compter parmi ceux qui ont contribué au sauvetage et qu’on puisse leur dire merci. Ont-ils même le choix ? Depuis 2006, ils ont certainement vu les délices et les avantages du pouvoir se manifester dans leurs différentes vies. Au premier chef, la première dame. C’est donc pour se sauver qu’ils ont fait l’option, quelque peu malséant, de s’investir dans la bataille politique auprès de leur parent qui a tout le mal du monde à s’assumer son autorité politique sur le pays, malmené qu’il est par une opposition dont le cercle qui ratisse large au fil des jours et fait des émules à l’interne comme à l’extérieur. La première dame se fait l’interlocutrice et même porte-parole des femmes auprès du président de la république. Le fils aîné Nasser qui fait là son baptême de feu et qui sort ainsi sa personne de l’anonymat et de la discrétion des lambris dorés de la Marina, prend la posture d’un défenseur attitré des causes de la jeunesse. Il fait même montre d’un talent exceptionnel de bon orateur, capable de prendre sa place dans le cercle très restreint des meilleures porte- paroles de la cause de son président de père.
Et Dieu sait qu’il en a bien besoin par ces temps de pré campagne précoce où les griots habituels du pouvoir du montrent des signes d’essoufflement depuis quelques jours. Il entre lentement en politique comme d’autres fils de président. Le beau frère Marcel de Souza, est promu au palais depuis qu’il a pris sa retraite de l’autre côté de la Bceao. Ces derniers mois, on l’a vu très actif sur le front politique. Pour 2011, la bataille s’annonce très serrée. Personne ne sera de trop. La cause est entendue et Boni Yayi l’a bien compris.
Marcel Zoumènou