Des images aussi fortes qu’insolites ont marqué le congrès constitutif du mouvement pour la relève (Mpr) de Moïse Kérékou samedi dernier à Parakou. Il s’agit entre autres de la présence de Réckya Madougou et de Rachid Gbadamassi. Ceci constitue-t-il la fin de la guerre des tranchées ?
A l’occasion du congrès constitutif du Mpr, plusieurs personnalités ont répondu à l’appel de Moïse Kérékou. Parmi le parterre des invités, il y avait une présence qui a intrigué et surpris plus d’un. Il s’agit de la ministre en charge des microfinances, Réckya Madougou. En effet, sur toutes les lèvres, la même question a circulé. Tout le monde voulait savoir ce que faisait Réckya Madougou avec les Kérékou. Même les esprits les plus avertis de la chose politique n’ont pu prédire un tel rapprochement. Car, le passé est encore présent dans les esprits. Lointain et en même temps proche. Il y a plus d’un an que la frétillante et sémillante ministre des microfinances a retracé son parcours d’ex-militante de la société civile dans un bouquin titré « Mon combat pour la parole ». Au fil des pages de ce livre, certains passages ont peint en noir et en des mots très durs la gestion du pouvoir du Général Mathieu Kérékou, patriarche de son clan. La levée de boucliers de la progéniture ne s’est pas fait attendre. Décidés à laver l’honneur de leur pater, les fils Kérékou n’ont point lésiné sur les mots pour traiter de tous les noms celle qui a osé mener un combat pour la parole. Certains mots, des plus orduriers, résonnent encore dans la mémoire de bien de Béninois. Quelle saleté et insanité n’a-t-on pas dit pour dénigrer la mascotte de la lutte contre la révision de la Constitution sous le régime défunt ?! Mais la voilà aujourd’hui, au premier plan et aux côtés d’une des progénitures de Kérékou qui posent sa valise politique dans le camp du président de la République, Boni Yayi. Dans la même foulée, Rachidi Gbadamassi, l’un des « nouveaux riches » fabriqués par le régime Kérékou, alors baron du G13 et alter ego de Issa Salifou, n’a pas non plus apprécié la publication du livre de Réckya Madougou. Pour qui connaît le vocabulaire virulent et peu amer du transfuge du G13, il est aisé d’imaginer son appréciation. Mais apparemment, toutes ces personnes ont fait table rase du passé. Ils sont désormais tous décidés à travailler aux côtés de Boni Yayi.
Si le fait est à saluer et qu’on peut déjà envisager la fin de la guerre des clans, on constate cependant que certaines vérités demeurent immuables. En effet, cette situation confirme une fois de plus la thèse selon laquelle en politique, il n’y a pas de dignité, que seuls les intérêts du moment comptent. Mais on retient surtout qu’en politique, les vomissures sont aisées à ravaler et assez digestes.
Georges Akpo
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