Recensement dans le cadre de La Lépi: Les députés contestent les chiffres

(Yahouédéhou craint pour sa vie)
Parmi les deux points inscrits à l’ordre du jour de la séance plénière d’hier au parlement figure le dossier de l’examen de la loi modificative sur l’organisation de la Lépi et du Rena dans le cadre des prochaines consultations électorales dans notre pays.

Ce dossier a suscité hier à l’hémicycle des débats houleux à la limite incendiaire. Puisque, les députés de l’opposition et du G13 n’ont pas fait du tout de cadeau au gouvernement dans le cadre de la gestion faite de cette Lépi. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est que, contrairement au point inscrit à l’ordre du jour et relatif à l’examen de la proposition de loi modificative de la Lépi et du Rena, les responsables de l’institution parlementaire auraient déposé dans le casier des honorables députés le rapport relatif à l’abrogation de la loi sur la Lépi et le Rena. Alors que ce n’est pas ce rapport qui devrait être examiné hier en plénière. Cette situation a fait monter le mercure hier à l’hémicycle et les députés de l’opposition ne se sont pas retenus pour déverser leur colère sur le président de l’Assemblée nationale. Selon leurs propos, c’est comme si tout ceci est fait exprès pour  retarder l’étude de ce dossier qui traine depuis plusieurs mois au parlement. Des irrégularités constatées dans le cadre des activités de la Cps-Lépi ont été mises à nu par les députés. C’est le cas du député Fcbe Janvier Yahouédéhou, qui chiffres à l’appui, a fait des révélations après des enquêtes qu’il aurait menées sur les chiffres annoncés par la Cps-Lépi. « Je me suis permis de faire un tableau comparatif et analytique entre les populations recensées dans notre pays en 2000 et les résultats du travail effectué par la Cps-Lépi » a-t-il déclaré. Il poursuit en disant que « dans l’Alibori, il y a une progression de près de 164%, dans le Borgou 175% tandis que Cotonou est passée de 536.000 habitants recensés en 2000 à 450.000, c’est-à-dire à peine 84% ». Les menaces dont il a été objet n’ont pas été occultées par ce dernier. Selon les dires du député Janvier Yahouédéhou hier en plénière, « lorsque le Chef de l’Etat, le président Boni Yayi, a été mis au courant, il m’a été rapporté qu’il a une violente réaction en disant en présence d’hommes en uniforme : ‘’Il n’y a personne pour faire taire celui-là ? » a-t-il martelé. Pour finir, il dira qu’il ne laissera jamais les gens faire du n’importe quoi. «  Je fais appel à votre personne pour que ma sécurité soit garantie, pour que je ne sois pas assassiné parce que tant que je serai vivant, je dirai toujours la vérité » a déclaré le député au terme de son intervention. Il sera appuyé dans ses propos par d’autres collègues tels que l’ex coordonnateur de la Cps-Lépi Epiphane Quenum qui fera aussi des déballages hier à l’hémicycle. Finalement les députés ont demandé à la commission des lois de reprendre le rapport concernant le dossier en question afin qu’il soit examiné en urgence le jeudi prochain au parlement. Ainsi, un rapport oral sera fait et examiné ce même jour par les députés.

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Epiphane Quenum menace

« Je pense que le parlement a été responsable ou bien c’est le parlement qui a légiféré en ce qui concerne la loi 2009-10. Je crois que je suis co-auteur de la loi que ce parlement a voté ; je crois également que c’est un parlementaire qui a dirigé la Cps-Lépi et que ce parlementaire s’appelle épiphane. Je crois que le parlement aurait pu me demander un compte rendu. Je voudrais que les gens ne cassent pas la baraque parce que si je parle, on va arrêter la Lépi. Je dis si je parle, on va arrêter la Lépi et si je parle, les gens iront en prison. Je sais ce que je dis. Je pensais que les gens allaient être suffisamment responsables. J’ai gardé le calme parce que je pensais que les gens devaient être suffisamment responsables et savoir que si on est en train de parler de loi rectificative, si on est en train de parler de loi de substitution, les gens doivent avoir le profil bas. Si les gens continuent d’être arrogants,  je vais sortir.

Je vais sortir et je pense que là, on va mettre les choses en place. Contrairement à ce que les gens disent que Quenum a reçu 2 milliards, Quenum n’a reçu aucun franc. Je pense qu’en tant qu’un homme politique, je suis un homme du couvent et parce que je suis un homme du couvent, j’essaie de garder ma langue. Mais si on doit faire les choses et les gens vont se comporter de la manière dont ils se comportent, je crois qu’on finira par dire la vérité à la Nation et nous allons voir si nous allons continuer encore », a-t-il menacé.

Ismail Kèko

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