Comme à l’accoutumée, le kiosque de vente de journaux situé à côté de la morgue du Cnhu était bondé de Zémidjans. D’autres usagers aussi. Les discussions battaient leur plein. Les commentaires allèrent bon train. Nul n’ignore d’ailleurs qu’à cet endroit, se retrouvent les plus « grands politologues ».
C’est alors qu’aux environs de 12 heures, trois véhicules s’immobilisent. Jusque-là, aucune des personnes présentes n’a porté une attention particulière au cortège portant pourtant des immatriculations spécifiques. De l’un des véhicules, on entendit une voix qui disait : « Comment allez-vous ?) ; « Merci pour tout ce que vous faites ». Des salutations ponctuées de grands gestes de la main. Les têtes se retournèrent et aperçurent le visage du chef de l’Etat encadré dans la fenêtre laissée par la vitre abaissée du siège arrière. Mais, contrairement aux autres fois où le président Boni Yayi a effectué des descentes sur ces lieux, l’assistance est restée de marbre. La fièvre et l’enthousiasme qui s’emparaient des conducteurs de taxi-motos à sa vue, ont disparu et laissé place à l’indifférence. Seulement quelques grognements timides ont fait écho à ses salutations. Du fond du hangar, certains conducteurs lui lancèrent de descendre au lieu de rester dans son véhicule.
Au bout de cinq minutes environ, constatant que la mayonnaise n’a pas pris, le cortège s’ébranla en direction du camp Ghézo. Après son départ, les langues se sont déliées davantage. La quasi-totalité des gens présents ont exprimé leur ras-le-bol face aux numéros de One man show du président. Ses amis Zém sont apparemment lassés de le voir tout le temps, venir tester a popularité dans leur giron. Peut-on dire que ceci constitue déjà un signe avant-coureur des résultats de 2011 ? Seul le temps détient la réponse.
Georges Akpo