Le 4ème gouvernement de Boni Yayi à la loupe du PCB

Quelques jours après la formation du dernier gouvernement du président Boni Yayi, le parti communiste du Bénin (Pcb) en a livré son appréciation. De la capacité des nouveaux ministres à relever les défis de développement aux deals que cachent certains maintiens et positionnements au sein de l’équipe gouvernementale, la loupe du PCB fait de curieuses révélations.

DECLARATION DU PCB: ALLIANCE ENTRE DEUX TYRANS POUR LA PERENNITE DE LA DOMINATION IMPERIALISTE

Le Chef de l’Etat Boni Yayi a rendu public le vendredi 18 juin son nouveau gouvernement que les commentaires se plaisent à qualifier de gouvernement de combat pour les élections présidentielles de 2011. Mais, combat pour le triomphe de quelles idées et pour quel sort du pays avec les élections de 2011? Les journalistes à la  solde de l’un ou l’autre clan de hauts-bourgeois se gardent bien de poser de telles questions dérangeantes pour leurs mentors. Or, s’il est vrai que sa réélection en 2011 a toujours été le souci de Boni Yayi dès sa prise de fonction en 2006 et que ce souci, devenu une hantise, a imprégné toutes ses actions depuis ce temps, l’appréciation du nouveau gouvernement doit se baser principalement sur la capacité ou non de la nouvelle équipe à résoudre les problèmes qui se posent aux travailleurs, à la jeunesse et au pays et ceci, à la veille du cinquantenaire de notre indépendance formelle. C’est là le critère premier, essentiel pour tout analyste attaché aux intérêts du peuple. Et c’est en fonction de ce critère que l’on peut juger ce « gouvernement » et son « combat » pour les élections de 2011. Or, il suffit de se poser cette question à savoir l’équipe de Boni Yayi remaniée peut-elle offrir une solution aux problèmes du pays au profit des travailleurs, de la jeunesse et du peuple pour répondre aussitôt et sans hésiter NON et NON.

Boni Yayi, pour ce remaniement, a maintenu à leurs postes pour poursuivre la même politique de négation de notre souveraineté, de fraudes financières, de corruption, les principaux fidèles à lui et aux institutions financières étrangères. Les Irénée Koupaki, Désiré Adadja qui ne font rien d’autre au gouvernement depuis 2006 que de liquider et de brader le patrimoine national au profit du capital financier étranger (Affaire GSM, Port, OCBN, Bénin télécoms…), les Nicaise Fagnon, Noudégbèssi, Rékya Madougou, pions des circuits de corruption sont maintenus. Le nouveau gouvernement indique donc que Boni YAYI demeure égal à lui-même, une catastrophe pour notre pays.

En nommant dans son nouveau gouvernement de nouvelles têtes, organisateurs connus de la fraude électorale dans leur région respective, Boni Yayi renforce ses capacités de fraude pour se proclamer victorieux, avec ou sans la LEPI aux élections de 2011. C’est là que se situe ce qui fait la caractéristique de ce remaniement, le ralliement des fils de Kérékou ; d’abord Moïse avec la création d’un parti et maintenant Modeste au gouvernement. Une page s’ouvre pour un deal (par exemple sur la rétrocession des fruits du trafic des véhicules d’occasion aux mains de l’ex Défi Emploi Jeunes de sinistre renom) entre Boni Yayi et les fils Kérékou. En fait, le ralliement des fils ne fait que traduire ou trahir le soutien (en fait jamais mis à mal) de Kérékou père à celui qu’il avait positionné avec les impérialistes français pour lui succéder en 2006. Mathieu Kérékou estime que le moment est venu de faire connaître son choix, Boni Yayi, au profit duquel il avait mis ses réseaux de tortionnaires, de mafieux et de fraudeurs en 2006 et pour qui il plaide le soutien des impérialistes français lors de ses récents déplacements à Paris. Le nouveau tyran Boni Yayi et le vieux sanguinaire et criminel politique Mathieu Kérékou affichent ouvertement leurs alliances pour le maintien de la domination et de l’oppression impérialistes, française notamment sur notre pays à travers leur victoire frauduleuse en 2011.
 Ainsi, se précise le danger de se cramponner à la mascarade électorale qui se prépare pour espérer chasser Boni Yayi du pouvoir. Le groupe de l’Union fait la Nation et celui dit de Abdoulaye Bio Tchané, qui se retrouvent bien dans la politique de braderie du patrimoine national, de mépris de nos langues et cultures, d’attaque des acquis des travailleurs, ces groupes de hauts-bourgeois qui appellent à attendre 2011 pour faire partir Boni YAYI, se révèlent encore mieux comme opposés à la souveraineté et aux progrès réels du peuple béninois. Ce progrès ne peut aujourd’hui s’opérer sans le soulèvement général du peuple, sans une révolution qui instaure :

1.- le respect du patrimoine national : non privatisation des entreprises stratégiques, Bénin Télécom, PAC, SBEE et retour dans le patrimoine public de celles déjà privatisées.

2.- une lutte véritable contre la corruption par l’élection et la révocabilité des DG des entreprises et administrations  publiques, la publication des audits, le contrôle populaire de la gestion du bien public, le jugement des pilleurs à qui il faut faire rendre gorge.

3.- l’instruction de chacun et de tous dans nos langues maternelles et la suppression immédiate des Nouveaux Programmes d’Enseignement.

4.- la reconnaissance des rois et notables en tant que juges locaux, des chasseurs en tant que force de sécurité publique, des  cliniques des tradithérapeutes en tant que centres de santé officielle.

5.- la garantie véritable des libertés avec le jugement des tortionnaires et des auteurs de violation des libertés.

Seul un gouvernement s’appuyant sur un tel programme émancipateur peut lancer le développement du pays. Un soulèvement des travailleurs et des jeunes suscitera un tel gouvernement, le Gouvernement Révolutionnaire Provisoire que le Parti Communiste du Bénin appelle à instaurer et qu’il est prêt à assumer.

A BAS LE GOUVERNEMENT APATRIDE DE BONI YAYI ! NON A LA MASCARADE ELECTORALE !
VIVE LE SOULEVEMENT
 POPULAIRE !

Cotonou, le 21 juin 2010
Le Parti Communiste du Bénin

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