C’est la chasse à l’homme dans le septentrion. Depuis plusieurs mois, les partisans d’Abdoulaye Bio Tchané sont devenus persona non grata dans la Donga et dans les autres départements. 27 d’entre eux sont embastillés à la prison de Natitingou. Pour arrêter l’imposture et défendre leurs causes, un collectif d’avocats béninois et étrangers est mis sur les fonts baptismaux. C’était hier au Novotel Orisha de Cotonou en présence des membres de la coalition Abt et d’invités de marque.
Collectif des avocats pour la défense des libertés et droits fondamentaux des citoyens, tel est le nom assez expressif du collège d’avocats constitué pour défendre les intérêts du président actuel de la Banque ouest africaine de développement(Boad) Abdoulaye Bio Tchané et de ses partisans. Et pourquoi ce collectif ? Depuis des mois, les militants Abt de Kouandé, Djougou, Bembérèkè, Ouaké et surtout à Sèmèrè sont persécutés et empêchés de se réunir et de faire librement un choix politique. « C’est au regard de ces multiples dérives que s’est constitué un collectif d’avocats composé d’avocats aussi bien béninois qu’étrangers pour assister et défendre tous les militants Abt et au-delà de ceux-ci, toutes les personnes qui luttent pour une alternative crédible au Bénin en 2011. », précise le communiqué du collectif. Dans son allocution d’ouverture, le président de ce collectif Me WaÏdi Moustapha a précisé que « la liberté d’aller et venir sont des libertés fondamentales garanties par la constitution et par conséquent elles ne sauraient être violées ». Désormais donc, ce collectif sera aux aguets pour se saisir de tous les cas de violation des droits humains sur les partisans de Bio Tchané et engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et les complices de tels actes. Le collectif passe par la même occasion pour mettre en garde les autorités publiques du Bénin sur toutes ces dérives totalitaires surtout en ce qui concerne le président Abdoulaye Bio Tchané. Le collectif tient à rappeler que, comme tout citoyen béninois, le président Bio Tchané bénéficie de la liberté d’aller et venir, de la sécurité et de l’intégrité de sa personne. En conséquence, il exige qu’il soit mis fin aux filatures à peine voilées dont il est victime permanente sur le territoire béninois. Toutes les conventions internationales signées et ratifiées par notre pays interdisent en effet de telles pratiques.
Le collectif des avocats s’engage à saisir les juridictions internationales et régionales, le cas échéant », ajoute le même communiqué. Beaucoup de témoignages ont été faits pendant cette cérémonie de lancement. En dehors de Roger Gbégnonvi qui proclame être trompé par Yayi, d’andoche Amègnissè, d’Assane Séibou, deux avocats venus de l’extérieur ont apporté des contributions de qualité à l’émergence de l’Etat de droit au Bénin. Me Sidiki Camara de la Guinée Conakry a affirmé que nous sommes dans une démocratie molle et ajoute que « la démocratie de façade est plus dangereuse que la dictature ».Me Alain Aboa de la Côte d’Ivoire va fustiger l’embrigadement de la liberté de se réunir dans un pays qui passe jusque là comme un exemple de démocratie en Afrique.
Marcel Zoumènou
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