Yayi réveille les démons de la division dans la 24è circonscription

Yayi a cru bien faire les choses en nommant deux ministres dans la 24è circonscription électorale. Mais depuis le dernier remaniement ministériel, les grincements de dent sont partout. La 24è qu’il voulait dompter afin d’enterrer Yahouédéou, est devenue une véritable jungle politique où caciques du pouvoir et barons locaux émergeant à la Marina se livrent à de véritables guerres de clocher.

La nomination de Bertrand Sogbossi et de Aké Natondé au gouvernement a eu un effet boomerang dans la 24è circonscription électorale. Aux lendemains du dernier remaniement ministériel, l’équation se complique encore plus pour Boni Yayi. Et pourtant, il avait cru prendre les taureaux par les cornes en nommant deux ministres dans une circonscription qui en a compté rarement un. L’objectif du président de la république était d’enterrer politiquement Janvier Yahouédéou, l’ennemi public N°1 du régime et aussi d’arrêter le progrès de Force Clé qui étend ses tentacules sur la région Agonlin depuis son bastion de Zogbodomey. Mais malheureusement pour Yayi, les personnes nommées, de même que leurs  communes d’origine ont contribué à exacerber la position des uns et des autres. Bertrand Sogbossi, bien que membre du bureau politique de l’Udd-Wologuèdè de Zéphirin, est un néophyte politique. Cet universitaire qui est tombé en politique comme une pluie de contre saison n’a pas encore l’envergure nécessaire pour influer Force Clé dans son Zogbodomey natal, une des rares communes du Bénin sinon la seule où les Fcbe n’ont pu obtenir un seul conseiller communal, hormis la dernière volte-face du premier adjoint au maire Yassinguézo. C’est donc une « commune rouge » pour les Fcbe et la virginité politique du nouveau Ministre de la reforme administrative et institutionnelle est un handicap majeur pour faire face à de grosses cylindrées comme Lazare Séhouéto et Désiré Vodonnon, l’oligarque du coin reconnu pour ses œuvres caritatives. C’est dire donc que la présence du ministre Sogbossi doublée de celle de son mentor Kindjanhoundé n’enlève pas un iota à l’influence de Force Clé. D’ailleurs un cacique de la mouvance n’a pas hésité à ironiser, « même avec 100 milliards Yayi ne peut avoir grand’ chose à Zogbodomey ».Aké Natondé quant  n’est pas pour autant bien loti. Il devra travailler à aplanir ses divergences actuelles avec son ex-mentor et protégé Roger Dovonon qui l’accuserait, selon certaines sources, d’avoir conspiré contre lui pour obtenir son départ du gouvernement. Les mêmes sources racontent d’ailleurs qu’il s’apprêterait à se désolidariser du parti d’Aké. Reste encore à gérer les nombreuses frustrations des populations et surtout des cadres des communes de Zangnanado et de Ouinhi qui  boudent Yayi pour n’avoir jamais nommé un de leurs fils au gouvernement. Pour rappel, le seul député d’Agonlin Janvier Yahouédéhou est de Covè. Idem pour les ministres Roger Dovonon et Aké Natondé. « Comme pour Yayi, la région Agonlin se résume à Covè, on va lui montrer que nous-mêmes nous existons », fulmine un vieillard de Zangnanado. Mais c’est à Zakpota que la colère crève l’œil. Très irritées de ne voir un de leurs fils au gouvernement, les populations ont décidé de voler de leurs propres ailes. 

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C’est une dissidence qui se prépare avec un projet de liste parallèle pour aller contre les Fcbe lors des prochaines élections communales. Les populations dans leur unanimité ne comprennent pas pourquoi leur commune, la plus peuplée de la 24è circonscription électorale puisse en devenir le parent pauvre. Il y a quelques jours, les cadres de la commune ont tenu une réunion les sages qui les ont invités à se désolidariser définitivement de Yayi qui perd finalement tout dans cette circonscription.

Marcel Zoumènou

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