Affaire Icc-Services: le veau gras des syndicats

 L’alerte est maximale depuis peu dans  tous les bastions des organisations syndicales.  Gaston Azoua en parle avec  vivacité.  Pascal Todjinou en raffole. Dieudonné Lokossou en a  fait sa grande passion.   Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sont tous  en transe depuis l’éclatement de l’affaire Icc-Services et consorts. Le jeu en vaut la chandelle.

Cette vaste escroquerie dans laquelle, de milliers de Béninois ont été spoliés, est l’un des plus grands drames financiers dans l’histoire du Bénin. Des milliards et des milliards ont été  récupérés auprès des épargnants du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest du pays au motif de les faire gagner de gros intérêts, 100 à 150 %. Le pot-aux-roses est  connu depuis plusieurs semaines :   les colossales sommes mobilisées auprès de ces  épargnants ont permis à Guy Akplogan et  à  sa bande de s’acheter plusieurs véhicules haut de gamme, de construire des villas luxueuses et immeubles  à n’en plus finir…. Et tout cela sous les yeux  d’un gouvernement du changement pas moins fautif. En tout cas, les syndicalistes béninois ont trouvé un bon topo pour faire la « fête » à  Yayi et à ses ouailles. 

Après  leur récente conférence de presse qui annonça les hostilités, leur tout dernier meeting  vient comme pour confirmer l’intérêt majeur qu’accordent  les syndicalistes Béninois à cette affaire qui défraye toujours  la chronique. Ils ont encore une fois déblatéré sur  le gouvernement de Boni Yayi, l’accusant d’avoir tout  permis aux responsables de Icc-Services et consorts.

 Bref, il n’avait pas mieux à mettre sous  les dents dures, croqueuses  et dévoratrices des syndicalistes déjà très remontés contre le gouvernement de Yayi à propos de nombreuses revendications demeurées insatisfaites à ce jour. Azoua, Todjinou et autres ont apparemment trouvé la bonne affaire dans Icc-Services, où un influent   ministre de Yayi a été limogé et d’autres collaborateurs de l’ombre  mis en tôle. Après l’affaire Cen-Sad, qu’ils ont longtemps dénoncée sans être attendus,  les syndicalistes semblent  tombés depuis peu sur la bonne  proie  dans   la barque du changement. C’est de bonne guerre. Pour autant que de milliers de militants  et travailleurs   se comptent également parmi les victimes,  la guerre frontale  que  les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales livrent actuellement au régime du changement est justifiable à bien  d’égards.
 Reste qu’il  n’y a pas que l’affaire Icc-Sevices  et consorts  qui  nourrissent actuellement la crise sociale dans le pays.

{mosgooglee} La plate forme revendicative des travailleurs est toujours alléchante et devrait aussi susciter le même engouement des responsables comme par le passé. S’il  y a des avancées significatives dans la résolution de l’affaire Icc-Services,  ce n’est pas le cas des autres problèmes   qui persistent dans le pays.   L’ambiance  houleuse  autour de Icc-Services et consorts ne doit pas faire perdre de vue aux syndicalistes, qu’ils ont d’autres combats encore plus importants à mener, et qui faute d’être réactivés par moments,  finiront  par démobiliser la troupe.

Christian Tchanou et  Marius Kpoguè

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