(Les travailleurs menacent d’aller loin)
L’Hôpital de la mer et l’enfant Lagune ( Homel) vit une situation critique depuis environ deux semaines. Presque tous ses services sont paralysés par les travailleurs qui n’entendent pas démordre si les revendications qu’ils exigent ne sont pas satisfaites.
L’Hôpital de la mer et l’enfant (Homel) tourne au ralenti depuis deux semaines déjà. Tous les services internes ne fonctionnent plus, sauf les lundi et les vendredi, les deux jours choisis par les travailleurs pour être à leurs postes respectifs. Entre ceux-ci et la Direction générale, le torchon brûle intensément. L’autorité est accusée de tous les maux : mauvaise gestion, surfacturations, non payement des arriérés de cotisations dues à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et au Fonds national de retraite ( Fnr), etc. Le Syntra-Homel évoque une vingtaine de mois non payés à ces institutions par une direction générale qui n’en ferait plus un souci majeur. « Cela fait plus de deux ans déjà que notre administration ne verse plus les cotisations patronales à la Cnss. C’est une préoccupation majeure pour nous. Et c’est même le point sur lequel, nous ne voulons plus démordre. Tant que notre administration ne va pas régler ce problème, nous n’allons pas stopper la grève » avertit, Alao, secrétaire administratif de ce syndicat. Le cas de la buanderie de cet hôpital irrite davantage la colère des travailleurs face à son état critique. Déjà plusieurs mois, que ce service ne tourne plus, malgré les nombreuses plaintes des agents, obligés très souvent de se restituer aux machines défectueuses pour laver une grande quantité de linges. Mêmes les deux petites laveuses acquises dans le temps sont elles aussi déjà en panne.
A la Direction générale de l’Homel, on renvoie plutôt les responsabilités au gouvernement, notamment le ministère des finances où les fonds destinés à régler tous les problèmes posés peineraient à être débloqués. Selon des sources proches à cette direction, quatre dossiers de marchés de réalisation et de fourniture d’équipements divers seraient actuellement en difficulté dans le circuit financier public.
Reste que l’ambiance se dégrade de plus en plus dans la maison entre les travailleurs et l’autorité interne au point où le moindre dialogue est devenu impossible. Le pire dans cette affaire est que les praticiens hospitaliers ont également rejoint le monde des grévistes et se font davantage rares à l’Homel. Les usagers de cet hôpital subissent, impuissants, les affres de cette nouvelle paralysie, et s’orientent déjà vers d’autres établissements sanitaires. Au nombre des conséquences qui en découlent, la baisse drastique des recettes journalières qui tournent actuellement autour de 25.000 F Cfa contre le million qui s’obtenait quotidiennement en tant normal. Des menaces pèsent déjà dans la maison sur l’impossibilité de ne plus payer les salaires d’ici peu si la situation perdure.
Christian Tchanou