Fcbe : la déchirure !

A quelques mois des élections présidentielles, la mouvance présidentielle se présente comme une maison qui s’effondre. Affaiblie par le départ de grosses cylindrées et minée par les querelles intestines, elle cherche désespérément la voix du salut. Le conclave du samedi dernier vise à arrêter cette hémorragie dans la grande famille « cauris ». Mais après cette rencontre, la plaie reste béante et Yayi doit  gérer en plus un  autre dossier fumant

Beaucoup de militants Fcbe qui ont participé à la dernière  rencontre au Palais des congrès de Cotonou ne sont pas contents de Boni Yayi. Dupés par le comité d’organisation qui s’en est occupé, ils ont souffert le martyr pour rentrer chez eux. Or, c’est le même comité qui a promis le paiement des frais de voyage à tous ceux qui auront fait le voyage de Cotonou. Mais sur les lieux, la discrimination s’est installée et plusieurs personnes ont été privées de la manne financière parce que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des personnes invitées. D’autres dont les noms figurent sur les listes ont été aussi écartés. C’est le comble ! Pour un pouvoir  pestiféré de tous, plongé dans des scandales, c’est le pas de trop. Il ne fallait pas en rajouter au désespoir et aux réticences. En effet, la majorité présidentielle est depuis plusieurs jours en proie à une grave déchirure. Anciens ministres limogés ou remerciés n’ont pas perdu du temps pour fermer la page « Yayi ». Ils ont été suivis par des députés élus sur la liste Fcbe lors des élections législatives dernières. Mais de frustration en frustration, ils ont abandonné le navire tanguant du changement pour faire allégeance à d’autres potentiels candidats aux élections présidentielles de 2011. Neuf parmi eux ont constitué le groupe parlementaire « Sursaut patriotique » qui soutient actuellement le président actuel de la Boad Abdoulaye Bio Tchané. Hormis l’Assemblée nationale, les défections se notent au sein des élus locaux et des mairies. C’est le cas à Sèmè Kpodji, à Parakou et tout récemment à Allada où des frustrations conduisent près de 9 conseillers à envisager  de quitter la mouvance présidentielle.

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Yayi, le vrai problème

C’est l’une des rares fois qu’un parti au pouvoir  connaît autant de défection dans ses rangs. Par le passé, c’est de l’opposition que l’on notait autant de départs qui vont grossir les rangs de la majorité au pouvoir. Si donc tout cela arrive, c’est la preuve d’un grand malaise auquel Boni Yayi n’est pourtant pas très étranger. En effet, ce qui est en cause depuis le 06 Avril 2006 où Yayi a pris le pouvoir c’est d’abord la méthode de gouvernance du président de la république. Celle-ci privilégie la précipitation et l’improvisation dans tout ce qu’on fait au sommet de l’Etat. Conséquence, tous les dossiers conduisent à des erreurs et des pertes énormes de ressources financières. Ladite méthode privilégie les promesses non réalisables au détriment d’un discours franc et sincère. On promet partout et toujours  sans être sûr de les respecter.

Tout ceci a entamé le capital d’estime et de crédibilité dont jouit le président Yayi. Enfin, il est friand de la politique de « diviser pour régner » qui a renforcé les récriminations et les prises de distance de ses alliés de première heure par rapport à lui. En invitant samedi dernier tous  ces soutiens actuels, Yayi  entend recoller les morceaux de sa famille politique et l’envoyer au front pour 2011. Seulement, la tâche s’annonce plus difficile pour Yayi qui doit ainsi travailler pour que ses ouailles reprennent confiance en lui. C’est cela le plus important. Il n’est  donc pas encore sorti de l’auberge.

Marcel Zoumènou

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