Le silence du gouvernement à l’endroit des syndicats du secteur de la santé affiliés à la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) s’apparente enfin à du mépris. Première raison choquante, la manifestation faite par les militants du collectif du 30 juillet au 06 Août 2010 comme un avertissement lancé n’a reçu aucune réaction de la part du gouvernement.
Deuxièmement, le collectif avait envoyé une lettre ouverte au ministre du développement Pascal Irénée Koupaki qui n’a pas été répondu selon des militants des syndicats. Aux dires d’un responsable de syndicat du collectif, le rabais du reste de leur prime de motivation de l’année 2008 à 25% au lieu de 50% tel que conclu aux négociations en 2009 reste la principale cause. Les militants à l’assemblée générale ayant donné corps à la motion de protestation, ont confié que le gouvernement devrait négocier le calcul des états sur le taux dont il est capable de payer avant de donner l’ordre au service de la comptabilité. C’est le fait que celui-ci aurait pris unilatéralement la décision qui a suscité la grogne. Seulement que depuis qu’ils ont réagi, le ministre d’Etat qu’ils ont saisi par la lettre ouverte continue de garder son silence. Alors, le collectif vient de déposer sa motion de grève.
Le débrayage dans les hôpitaux dans notre pays avec l’expérience que nous avions connu en 2009 a unanimement été condamné. Et la recommandation comme un souhait a été fait au gouvernement pour qu’il prenne tôt ses responsabilités afin qu’il n’y ait plus rupture de travail dans ces centres de hospitalier. Surtout que nous sommes dans la période d’Août où les hôpitaux regorgent de patients, l’autorité doit prendre la mesure de la situation en vue d’intervenir le plus tôt possible.
Encadré: Monsieur le Ministre du développement,
La seule prime exceptionnelle de motivation qu'on nous a accordée est devenue la goutte d'eau qui a fait déborder la vase. Depuis un an, elle a été supprimée à une quinzaine de ministère et nos arriérés de 2007, 2008 et 2009 peinent à être remboursés.
Le 05 Juin 2009, c'est vous qui aviez cherché à nous imposer la fractionnement de l'octroi de ladite prime an titre de l'année 2008 en trois tranches payables sur trois ans. Malgré le recul et la trêve sociale qu'on vous a tacitement accordée pour revoir votre position, vous semblez intransigeant.
Comment comprendre que vous pouvez vous obstinez à refuser la satisfaction en bloc d'une revendication qui coûte moins de deux milliards de francs Cfa à l'Etat ? Alors que ailleurs vous avez pris des engagements de plus de dix milliards sans un échéancier reparti sur plusieurs années. Les agents de santé sont frustrés. Ils pensent et à juste titre que c'est parce que, nous les responsables syndicaux nous ne sommes pas jusqu'au boîtières que nos légitimes revendications sont traitées de la sorte.
Ils n'hésitent pas chaque fois et toutes les fois à nous demander de nous mettre à l'école des enseignants. C'est bien dommage. Il y a quelques semaines, vous avez échangé plusieurs jours durant avec les responsables du front de l'éducation. Avant eux, c'était les enseignants du supérieur. Aujourd'hui, vous préférez comme à l'accoutumée décider purement et simplement à la place des agents de santé. Vous voulez subdiviser également le paiement de la même prime au titre de 2009 en trois tranches alors que d'autres ministères ont déjà été payés intégralement. Nous ne savons pas encore en combien de tranches vous allez repartir la prime au titre de l'année2007 ?
Malgré qu'il n'y ait pas eu de véritables échanges sur la question de la prime de risque aux paramédicaux et au personnel administratif, il semble que vous avez déjà pris votre décision. Reste à savoir sur combien d'années vous allez repartir les arriérés de 2008 à 2010 ?
Notre objectif n'est pas de contraindre l'Etat à payer ces arriérés en bloc. Nous estimons néanmoins que les modalités de paiement doivent être discutées et retenties de commun accord.
Nous nous insurgeons contre le fait que vous n'associez pas tous les partenaires sociaux. Nous avons déjà attiré votre attention sur la question à travers une lettre en date du 15 Juillet dernier.
Nous pensons que, contrairement à ce qu'on nous a rapporté, que vous n'allez pas introduire vos propositions en Conseil des Ministres sans nous consulter. Dans l'espoir que nous ne serons pas obligés de recourir aux mouvements de grèves et autres, pour nous faire entendre, veuillez recevoir Monsieur le Ministre d'Etat, l'expression de notre démarche patriotique.
Marius Kpoguè