(Le développement mis entre parenthèses)
Samedi dernier, le président de la République et ses supporters se sont retrouvés au palais des Congrès pour évaluer le chemin parcouru et définir les stratégies pour pouvoir garder le pouvoir. Entre autres décisions, celle instituant des facilitateurs départementaux. Un acte qui donne une fois encore raison à ceux qui dénoncent la politisation à outrance de l’administration sous le président Boni Yayi.
La politisation de l’administration béninoise a encore de baux jours devant elle. C’est du moins la conclusion qu’on pourrait tirer suite à la rencontre entre les militants du régime au pouvoir et leur leader, Boni Yayi.
En effet, à l’issue de la séance, ayant constaté le net recul de leur influence au sein de la population, les mouvanciers ont désignés par département des facilitateurs. Leur rôle est de recueillir les diverses propositions de stratégies à mettre en place aux fins de reconquérir l’électorat qui leur échappe. Ainsi, devront-ils parcourir les zones qui leur sont attribuées pour aller au contact des militants à la base. Le hic n’est pas encore à ce niveau. Il est plutôt au niveau des facilitateurs désignés. On retrouve dans leur rang des ministres de la République, des préfets et d’autres cadres à divers niveaux. C’est vrai que cela ne devrait guère étonner puisque depuis 2006, la campagne est continuelle. Mais quand c’est le pouvoir même qui dénonce le manque de rendement dans l’administration, on se demande s’il est conséquent avec lui-même. Car, comment peut-on obtenir des résultats si ceux qui sont chargés de mettre en application la politique de développement, sont toujours en train de chanter les louanges du chef de l’Etat à travers villes et campagnes, monts et vallées. Et comme il est de pratique, ce seront les moyens roulants de l’Etat et dans une certaine mesure l’argent du contribuable qui serviront à financer cette activité. L’un des cas les plus frappant est la présence de préfet dans ce dispositif. Alors même qu’il est l’incarnation de l’Etat dans le département qui lui est confié, il est en même temps facilitateur pour le camp présidentiel. Une anomalie qui défie les fondements de la République.
Avec cette cumulation de responsabilités, on se demande s’il peut avoir la hauteur d’esprit nécessaire pour traiter ses administrés de la même manière qu’il soit de son bord politique ou non. On connaît le zèle qui anime la plupart des préfets nommés sous l’ère du changement face aux militants de l’opposition. On ne devrait donc pas s’attendre à autre chose de la part du maire facilitateur. Toutes ces manœuvres ne concourent en rien au développement de la Nation tant claironné. Mais plutôt à une aliénation qui détruit davantage le peu d’acquis existant. Changer de fusil d’épaule serait la meilleure option à faire pour donner une petite chance aux Béninois.
Georges Akpo