L’absence de Kérékou et Soglo fait capoter la rencontre entre les anciens présidents et l’opposition

Ils ont décidé de ramener la paix et la quiétude dans la maison « Bénin ». Les trois anciens Chefs de l’Etat du Bénin Emile Derlin Zinsou, Nicéphore Soglo et Mathieu Kérékou  avaient l’intention de discuter avec l’opposition après l’avoir fait avec le président Boni Yayi vendredi dernier. Mais hier chez le président Zinsou, les choses ne se sont pas bien passées. La délégation de l’Union fait la nation (Un) conduite par Bruno Amoussou a attendu en vain ses interlocuteurs. Kérékou et Soglo tous absents, les pourparlers ont été reportés sine die. 

Il sonnait 16h 02 hier quand les quatre véhicules des membres de l’Union fait la nation (Un) se sont immobilisés devant la résidence privée du président Emile Derlin Zinsou, sise au quartier Patte d’Oie, lieu désigné pour la rencontre entre lui et les anciens présidents. Un à un, les ténors de l’Un sont entrés par le petit portail. Amoussou en tête, vêtu d’un boubou en bazin bleu. Il est flanqué de Me Adrien Houngbédji, candidat unique de l’Union en boubou blanc qui a envoyé une légère salutation à la presse. Ils sont suivis par les autres : Antoine Kolawolé Idji, Georges Bada, Théophile Montcho, Moukaram Badarou et Lazare Sèhouéto. L’air grave, ils se dirigent directement dans le salon où attendait déjà le président Zinsou. Les civilités ont été peu chaleureuses et ne durèrent que quelques instants. Le président Zinsou les fit asseoir  dans le cadre sobre de son salon (Georges Bada et Lazare Séhouéto assis sur des chaises). Il y eut un temps mort puis le président Zinsou pris la parole et informa ses hôtes qu’il attendait le président Mathieu Kérékou, l’autre président qui doit conduire les discussions avec lui. Le président Soglo, un peu souffrant et reparti en France depuis samedi dernier, a donné toute la latitude au président Zinsou de discuter en son nom. Quelques minutes après, conciliabule entre Amoussou, Montcho et Bada. L’instant d’après, le président Amoussou se lèva. Mais  pas de crainte, nous souffle-t-on dans l’entourage du président. Il  va juste aux toilettes. Au retour, le temps mort se poursuivit puis Amoussou rompit le silence cette fois-ci. Apparemment, il s’offusquait du retard du président Kérékou qu’on attendait toujours. Le président Zinsou fit appeler son majordome et lui donna des consignes. On le vit appeler et fit écouter son patron. A 16h 45, le président Zinsou demanda à ses hôtes de commencer la rencontre. Par la voix de son président Bruno Amoussou, la délégation de l’Union fait la nation(Un) suggèra que, par  égard au président Mathieu Kérékou qui a peut être un empêchement de dernière heure, la rencontre soit reportée. Une proposition que le président Zinsou accepta volontiers. La délégation se lèva et s’ébranla vers la sortie. Dehors, il y eut quelques secondes de conciliabule puis chacun d’eux entra dans son véhicule, visiblement déçu. Le président de l’Un Bruno Amoussou interrogé à la sortie a renvoyé la presse au président Zinsou qui doit connaître, selon lui, les raisons  de ce non-lieu puisque c’est lui qui les a invités.

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Pour le président Zinsou, ce sont des « imprévus » qui seront corrigés après. On le sent un peu nerveux puisqu’il s’en prend encore à la presse à qui il demande de « cesser de mentir ». A la sortie.(Lire sa déclaration) Marcel Zoumènou

Déclaration du président Zinsou
« Vous n’avez pas le droit de mentir »
(…)Vous savez, des imprévus existent. Donc j’aurai l’occasion d’y revenir. Mais puisque je vous trouve là et en tant que journalistes,  je voudrais vous dire deux mots. Je n’en aurai pas toujours l’occasion. Il y a eu un colloque de journalistes qui s’est tenu au Palais des congrès  auquel j’étais invité et j’ai dit ce jour-là, je le répète aujourd’hui que le journalisme est un grand métier, un métier difficile, délicat. Il faut de la culture, de la rigueur morale, de l’honnêteté, ce n’est pas facile, que c’est un bon métier. Je le disais d’autant plus que, sans être journaliste, j’ai dans ma vie créé et dirigé des journaux, certains même ont été très bons  donc je connais un peu. Donc je vous recommanderai pour aujourd‘hui et pour demain quand vous reviendrez et pour toutes les occasions si vous le voulez bien, parce que nous n’avons aucune autorité, moi je n’en ai pas, je suis ancien président, ça ne veut rien dire. mais quand les gens nous sollicitent pour parler en disant, vous devez parler, on peut quelque fois parler. Alors, vous vous êtes là pour le répercuter, pour le diffuser. Alors, faites votre devoir, dites la vérité. Vous avez tous les droits, vous pouvez nous critiquer, nous ne sommes pas intouchables. Mais il y a un droit que vous n’avez pas, celui du mensonge. Cessez de mentir à l’occasion, vous m’avez compris certainement, merci.

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