Musique: Eric Leblanc dans un nouveau style de rap

 (L’album  «Gominango» lancé)
A travers son premier album intitulé «Gomiango» lancé le dimanche 08 août 2010 à Cotonou, Eric Djidonou alias Eric Leblanc développe une nouvelle forme de rap ancré dans la culture béninoise notamment celle de Porto-Novo, sa ville natale.

Gominango. C’est le titre d’un morceau signé Eric Leblanc et qui est en promotion depuis peu sur les ondes de radio et télévision du Bénin. Ce morceau tant apprécié et réclamé par les fans de la musique est désormais mis à leur disposition. Et ce, accompagné de neuf autres titres dont «Alôtowémin» (Dans tes mains Seigneur), «La vérité», «Never Never», «Ahoufièsa», «Noudjihou à fond», «Houénou manhofè» (Rien n’est tard), «Gbètohô». Baptisé «Gominango», l’album a été officiellement lancé le dimanche 08 août 2010 à Gbégamey (Cotonou) en présence des parents et amis de l’artiste.

Ce premier album d’Eric Leblanc retrace sa vie et le quotidien des béninois en général. Il aborde sur l’œuvre, les thèmes tels l’amour, la médisance, la souffrance, la pauvreté, l’esprit de solitude … Ce sont pour la plupart des maux dont il a été victime lui-même dans sa vie. «J’ai trop souffert dans ma vie» a-t-il confié. Mais il rend grâce à Dieu qui l’a sauvé. C’est la trame du morceau «Alôtowémin» (Dans tes mains Seigneur), le deuxième de l’album. Un titre à travers lequel il a aussi prié pour les opprimés.

A travers le titre «Gominango» qui donne son nom à l’album, Eric Djidonou a voulu valoriser le côté positif d’une pratique au Bénin, en particulier à Porto-Novo sa ville natale. Une pratique dont les gens ne voient que l’aspect positif, pense-t-il. Il s’agit de la manière dont le béninois, particulièrement le «Hogbonouto» se donne aux fêtes notamment les cérémonies dites «Agô». Il n’y pas de jour ordinaire, de jour sans festivité à Porto-Novo, rappelle l’artiste. «Des gens s’endettent même pour organiser une cérémonie de réjouissance» déplore tout de même Eric. Ce qui constitue pour lui le sens négatif. Mais l’aspect le plus important qu’il faut plutôt voir et promouvoir réside en l’oubli des soucis. Un aspect très capital dans la vie de l’Homme, d’après les explications de l’artiste. C’est vrai reconnait-il, qu’à des moments donnés, la tristesse gagne l’Homme. «Mais quand vous baignez dans vos soucis, vous perdez tout, même de grandes opportunités qui s’ouvrent à vous». Le titre «Gominango» est une invite à la joie à tout instant quelle que soit la situation. L’invite d’Eric Djidonou n’est pas seulement à la joie. Aussi, exhorte-t-il les Hommes, à la vérité, à la solidarité et à confier leur vie à Dieu et à croire en sa puissance.
Eric Leblanc est connu déjà comme amateur de la musique depuis le collège. A l’époque, il était sollicité pour apporter sa touche dans l’organisation des journées culturelles. Il a tout le temps appâté ses amis du collège Suru-Léré à Akpapka où il a fait son second cycle scolaire. Il était plus «praticien» du rap français. Et il impressionnait tant par son français et le choix de ses mots, que ses fans l’ont surnommé Le blanc. D’où son surnom Eric Leblanc.

Mais à travers son premier album, Eric se montre dans un autre style de rap tout à fait différent de celui qu’il a tout le temps servi à ses fans du collège. Il a eu le temps de travailler ce style qui était d’ailleurs, pour adopter un genre qui porte les marques culturelles de sa ville, Porto-Novo. C’est un nouveau style à travers lequel il entend faire la promotion de la langue Goun. Car, explique-t-il, si certains artistes africains sont parvenus à s’imposer sur la scène internationale, cela est au-delà de tout, dû à leur attachement à la culture de leurs pays respectifs.

Par l’adoption de ce rap à la béninoise, l’artiste entend vendre sa musique partout, dans tous les milieux, à toutes les couches sociales sans exception. «Contrairement à ce qu’on observe, je veux amener, les grandes personnes dont les pépés et les mémés à aimer le rap», confie-t-il. Il s’agit en effet d’un genre qui va les amener à écouter et à danser le rap sans s’en rendre compte. Ce qui lui permettra, à l’en croire, de porter loin ses messages. «Il y a du concret dans mes textes. Ce n’est pas seulement pour animer la galerie». L’album est une autoproduction de l’artiste.    

Blaise Ahouansè

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