Privatisation de l’Ibb: Les dérives du contrat décriées

 Le contrat de cession de l’outil industriel de l’Industrie béninoise des bois (Ibb)  à Jupiter Impex Sarl est de plus en plus contesté par plusieurs acteurs de ce secteur qui disent en subir déjà les dérives.

L’Association  nationale des usagers du bois (Anub) n’entend pas couvrir, dit-elle,  le fameux dossier de privatisation de l’Ibb qui pourrait être préjudiciable,  dans les tout  prochains jours,  à l’économie nationale déjà éprouvée. Selon cette association,le repreneur Jupiter Impex n’est pas encore prêt à se conformer aux dispositions du contrat    de cession de l’industrie béninoise du bois (Ibb). Antérieurement connue sous l’appellation Onab, cette société a été créée dans le souci d’éradiquer la pauvreté au Bénin.
Pour permettre à cette unité  industrielle d’atteindre une grande performance,  le gouvernement  a décidé, en 1998 de sa privatisation en libérant 65% des actions du capital social à un opérateur  privé de référence. La  procédure a été lancée en février 2004 et n’a finalement abouti qu’en 2010. Dans le document de cession, a-t-on appris, le gouvernement a insisté  entre autres, sur la poursuite de l’aménagement durable des plantations de teck pour assurer la pérennité de la forêt avec à la clé, un plan d’aménagement effectif. Il plaide également pour  la transformation de plus en plus   poussée au Bénin des bois en produits semi-finis tecks afin de maximiser la valeur ajoutée et maintenir l’emploi du personnel dans une approche durable d’exploitation de teck. Autant d’exigences auxquelles le repreneur doit faire face. Ce qui ne serait pas le cas de Jupiter Impex.

Raphaël Mikoun, secrétaire général de l’Anub souligne que le processus de cession de l’Ibb a été non seulement tronqué par les cadres qui en ont eu la charge, mais également par Jupiter Impex qui fut le repreneur.  Il   se serait  refusé d’honorer ses engagements. Mr Mikoun exige comme preuve,   le prix de la cession de teck sur pied qui est  passé de 70.000 à 51.000 f Cfa soit une différence de 19.000F  au profit du  repreneur qui a encore  toutes les machines de l’exploitation à sa disposition.

Par ailleurs, le personnel de l’Ibb a été  réduit par Jupiter Impex en violation des dispositions du contrat de cession. Ce qui suscite actuellement des vives réactions au sein de l’industrie du bois. Avec ce mode de gestion par Jupiter, fustige Mr Mikoun,  l’Etat béninois perd actuellement en trois ans 2.844.000.000 F Cfa.
Le  gouvernement a par ailleurs pris  une note  le 11 Août 2010,  portant  suspension des activités forestières de l’Ibb dans les plantations sous gestion de l’Onab. Un  acte « salvateur » fortement apprécié par l’Anub,  espérant qu’il  conduira vers la résiliation du contrat de cession de l’Ibb à Jupiter Impex.

Brice Dossou-Gouin

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