Trois avocats, et pas des moindres, sont montés au créneau pour défendre Boni Yayi avant et après la publication du mémoire de Zinzindohoué. Celui-ci, en effet, a écrit et signé que le président de la république connaît et fréquente bien le patron de ICC-Services, l’ONG qui a soulagé de leurs économies des milliers de familles béninoises. Des chiots de garde du prince qui ont toujours réfuté toute implication de leur maître, de vrais avocats prennent désormais la relève.
Le premier, le seul vrai, au cours d’un point de presse donné à son cabinet la veille, a rapporté les mises au point de son client, Guy Akplogan, président directeur général de (l’ONG) Icc-Services. Ce dernier, aux dires de Me Kato Atita, n’a aucune relation personnelle avec le Chef de l’Etat. Et l’avocat d’en rajouter : « Yayi ne peut le reconnaître parmi trois ou quatre personnes ». Il s’agit là d’une affirmation suffisamment grave d’un avocat à la fois de l’accusateur et de l’accusé. Non pas parce que cette affirmation est fausse, mais pour la raison suivante : un « escroc », comme l’appelle le Chef de l’Etat lui-même, fait des dizaines de milliers de victimes. A la diligence de ce Chef de l’Etat, l’ « escroc » est mis aux arrêts et l’autorité suit de près l’évolution des « enquêtes ». Ce qui lui vaut par ailleurs, des marches de soutien et de félicitation. Qu’il soit alors possible de ne pas reconnaître cet « escroc » à vue d’œil, c’est que ce dernier peut encore frapper, si quelques mal éduqués parmi les collaborateurs du Chef osaient le ramener pour le présenter par exemple comme un investisseur.
A la suite de Me Atita, et après la publication du mémoire d’Armand Zinzindohoué, Michel Alokpo et Marcellin Zannou reprennent l’exercice purificateur du Chef. Pour le premier, pasteur de son état et chargé de mission de l’ex et de l’actuel ministre de l’intérieur, toutes les fois que Zinzindohoué allait raconter qu’il représentait le Chef de l’Etat à une inauguration, ce n’était pas juste. Il serait chaque fois parrain, mais se présenterait toutes les fois comme représentant du Chef de l’Etat. Le second lui, confirme plutôt que Yayi a effectivement été chez Akplogan. Mais c’était, à ses dires pour y aller voir l’ex-pape de l’église du Christianisme céleste, Papa Agbaossi.
Trois avocats, trois lignes de défense, mais un seul but : sauver le client VIP Yayi.
Olivier ASSINOU