A l’invitation de la Commission de la Cedeao, acteurs des secteurs public et privé des quinze (15) Etats membres se donnent comme défi d’aider à « exploiter au mieux les ressources énergétiques pour une économie ouest-africaine compétitive ».
C’est à la faveur du troisième Forum des Affaires dont les travaux ont officiellement été ouverts hier à Abidjan en Côte d’Ivoire au Centre de Conférences du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine, par M. Dagobert Banzio, Ministre ivoirien des Infrastructures Economiques, représentant le Président de la République, en présence du Président de la Commission de la Cedeao, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur, Victor J. Gbeho, du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, du Maire de la Commune du Plateau (Abidjan) puis d’un représentant respectivement du Ministre nigérian de l’Energie, du chef de la Délégation de la Commission de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire.
Après Accra au Ghana en 2007 sur le thème « comment relever le défi de l’intégration à travers le secteur privé », Ouagadougou au Burkina Faso sur la problématique de « l’exploitation au mieux des potentialités agricoles à travers des partenariats régionaux », la ville d’Abidjan en Côte d’Ivoire accueille depuis ce lundi le troisième Forum des Affaires de la Cedeao dont le défi est d’aider à « Exploiter au mieux les ressources énergétiques pour une économie ouest-africaine compétitive ». Ce forum dont les travaux à proprement parler, ont démarré hier mardi, semble venir bien à propos à entendre, M. Jean-Louis Billon, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire. En effet, « parmi les nombreux et importants problèmes auxquels les acteurs économiques de la région sont confrontés, la question de l’énergie reste essentielle », a-t-il indiqué. Et pour cause ! « Seulement moins d’un quart de la population d’Afrique subsaharienne a accès à l’électricité, contre près de la moitié en Asie du Sud et plus de 80% en Amérique latine », a souligné M. Billon, se référant, « à une récente étude sur l’énergie ». Laquelle étude constate par ailleurs le coût très élevé de l’énergie en Afrique subsaharienne.
Une situation inadmissible 50 ans après l’indépendance !
Face à cette situation qui maintient les quinze (15) Etats de l’espace Cedeao dans une vulnérabilité notoire sur le plan de l’énergie et qu’il juge « intolérable cinquante (50) ans après leur indépendance », le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire plaide pour une « véritable implication des pouvoirs publics dans les énergies alternatives tout en assurant le développement de nos Nations, sans compromettre la compétitivité des entreprises par rapport au reste du monde ». Ce cri des acteurs privés semble avoir été considéré à juste valeur par les pouvoirs publics dont s’est fait le porte-voix, le Ministre ivoirien des Infrastructures Economiques. Celui-ci, après s’être engagé au nom de l’Etat ivoirien qui dit-il, « ne faillira pas à sa partition dans la dynamique communautaire », a reconnu la nécessité et l’urgence pour les Etats « de travailler ensemble et avec le secteur privé pour réaliser l’objectif de croissance économique, assurer un accès universel aux services énergétiques… »
Résoudre le contraste du développement de l’Afrique subsaharienne
Comme le représentant du chef de la Délégation de la Commission de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, le Président de la Commission de la Cedeao, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur, Victor J. Gbeho observe que le niveau de développement des pays de l’espace communautaire contraste avec les potentiels dont ils disposent ensemble. Rien que dans le secteur de l’énergie, « les statistiques montrent clairement la possibilité de réaliser un rendement considérable sur le capital investi et de contribuer au développement régional » affirme M. Gbeho. Cependant, se sent-il désolé, « il est paradoxal que la région soit bien nantie en ressources naturelles susceptibles de soutenir la production et la consommation d’énergie et qu’elle n’ait, qu’un taux extrêmement faible aux services énergétiques ». La peine du président de la Commission de la Cedeao, semble d’autant plus grande qu’il constate par exemple que « le potentiel hydroélectrique de 25 760 MW est actuellement concentré dans seulement cinq (05) des quinze (15) Etats membres de la Cedeao et, sur ce potentiel, seuls 16% ont été exploités ». Face à cet individualisme qui profite guère à l’espace, la Commission de la Cedeao a pris plusieurs initiatives dont le présent forum mais également beaucoup structures ou plateformes ont été crées au nombre desquelles : l’Autorité de gestion du projet Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Pgao) chargée de produire et d’acheminer le gaz naturel du Nigéria au Bénin, au Togo et au Ghana ; le Pool énergétique de l’Afrique de l’Ouest (Wapp) chargé de faciliter la bonne distribution et gestion de l’électricité disponible dans la région ; l’Autorité régionale de régulation du secteur de l’électricité de la Cedeao (Arrec) qui fournira les meilleures pratiques adaptées en matière de réglementations du secteur de l’électricité dans la région et créera un climat favorable à l’investissement privé ; le Centre des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la Cedeao chargé de la recherche et de l’exploitation des sources d’énergies alternatives et inépuisables au sein de la Cedeao.
Le Bénin au cœur du troisième Forum des Affaires de la Cedeao
A l’instar des quatorze (14) autres Etats membres de la communauté, le Bénin prend part à ce troisième Forum des Affaires de la Cedeao aussi bien à travers des représentants des pouvoirs publics que ceux du secteur privé. Ainsi, le Ministre de l’Energie et de l’Eau, M. Sacca Lafia est attendu ici à Abidjan demain mercredi 29 Septembre 2010 pour y présider la troisième session des panels consacré au sous-thème « Harmonisation des systèmes de règlementation et des politiques dans le secteur de l’énergie en Afrique de l’Ouest ». A ce titre, il modèrera deux panels consécutifs qui portent respectivement sur : « Initiatives sous-régionales au titre de l’harmonisation des systèmes de règlementation et des politiques au niveau de l’Uemoa et de la Cedeao » puis « Création d’un environnement aux investissements du secteur privé dans le secteur de l’énergie ». Le Ministre Sacca Lafia en entrant dans la danse demain, rejoindra sur la piste, des cadres béninois de divers secteurs attenants à l’énergie et aux affaires mais également plusieurs inventeurs et opérateurs économiques tels que MM. Valentin Agon de Api-Bénin, Léonard Kèdoté, 1er conseiller du bureau exécutif de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (Ccib), Alain Capo-Chichi du groupe Cerco et d’autres qui depuis lundi dernier, prennent part aux différentes concertations en prélude au démarrage ce mardi des travaux proprement dits du forum. Ludovic GUEDENON (Collaboration)