Piquée d’une vive colère le lundi 13 septembre dernier à l’hémicycle, l’honorable Rosine Soglo a rapporté des propos va-t-en guerre tenus par le Chef de l’Etat à son domicile. Lesquels propos, confirmés le jeudi 16 septembre, n’ont cessé d’étonner maints Béninois. Depuis, la peur s’est installée partout et dans le secret des discussions familiales, Yayi passe de plus en plus comme le nouveau « bourreau » du peuple.
Quelle mouche aurait pu piquer le président Boni Yayi et l’inciter à marcher sur son peuple ? Pourtant, c’est ce qu’il aurait dit au domicile du président Soglo en présence de témoins. C’est l’honorable Rosine Soglo qui apporte la mauvaise nouvelle au peuple le lundi 13 septembre à l’hémicycle. « Les députés vous, je vais vous cogner (…) je vais mettre le pays à feu et à sang », avait-elle dit pour citer le Chef de l’Etat. Et depuis, silence radio à la Marina où, auparavant, zélateurs, conseillers techniques zélés, jeunes prétentieux en quête de prébende politique n’hésitaient pas à monter au créneau pour répliquer du tac au tac, dans un désordre inouï et parfois dans une discourtoisie qui frise la provocation. Subitement, tous ces griots et ces prestataires de service politiques sont devenus muets. Le seul, Frédéric Béhanzin, qui a eu le culot d’apporter une petite contradiction n’a fait que dénoncer la déclaration sans pouvoir hélas apporter des éléments pour infirmer ce que l’honorable Soglo a dit. Est-ce parce que la dame de fer de la Rb a dit la vérité qu’il n’y a personne pour apporter la contradiction ? En tout cas, elle n’a pas hésité à confirmer ces propos du Chef de l’Etat le jeudi 16 septembre alors que, revenue à de meilleurs sentiments, elle présentait ses excuses à l’honorable Rachidi Gbadamassi qu’elle avait injurié quelques jours plus tôt. Elle jure qu’elle n’a jamais menti. Alors, cette information tend vers la certitude.
Comme une trainée de poudre, l’information s’est répandue dans les villages et les hameaux du pays. Et partout l’inquiétude gagne les gens. Et au fil des jours, l’image du président pacifique, artisan de la paix et de la justice sociale s’estompe et laisse place à celui d’un président décidé à s’accrocher à son pouvoir contre vents et marées. Et plus le temps passe, la non infirmation de cette déclaration aggrave la peur des citoyens. Car «qui ne dit mot, consent».
Marcel Zoumènou