Alors que l’Union fait la Nation a projeté chuter sa marche pacifique contre l’insécurité grandissante au Bénin au stade de l’amitié, la mouvance présidentielle avait aussi prévu un rassemblement au même lieu. Une attitude provocatrice sur fond de cynisme et de mépris qui aurait pu faire basculer le Bénin dans la violence.
En prévoyant une assemblée générale au même lieu de manifestation que leurs opposants, les Fcbe pensaient contrer leur démonstration de forces. Une attitude enfantine qui n’honore guère le chef de ce regroupement politique de la mouvance ainsi que tous ceux qui s’étaient affichés hier comme cadres et responsables de l’organisation. Il faut dire que c’est sous le fallacieux prétexte de sensibilisation et d’information que les militants et surtout les spoliés de Icc Services ont été invités à se réunir au palais des Sports hier. Une fois présents, les participants à l’assemblée générale n’ont eu droit qu’à des invectives et autres informations qui ont eu très peu de lien avec l’affaire Icc. Car, les spoliés rêvaient déjà d’un certain soulagement. On se demande, à voir les nombreuses listes qui ont circulé et les regroupements qui ont suivi, si ce n’était pas plutôt à une séance de jetons qu’on a eu droit.
A la fin de la marche qui suivi l’Ag, les militants de majorité présidentielle ont tenu à lire un message à l’endroit du chef de l’Etat. Outre les encouragements, il y a eu des propos totalement loufoques qui démontrent l’état d’esprit qui caractérise ceux-là qui les ont émis. En effet, d’abord c’est le porte-parole attitré qui commet la bourde et la maladresse d’appeler Pierre Dangnivo, Pascal Dangnivo. De tels lapsus sont fréquents, rétorqueront certains. Mais quand on vient en donneur de leçons, il est important de ne pas laisser son derrière aux vents et aux regards impertinents de ses adversaires. Il s’agit là aussi du mépris que ces gens-là ont pour le dossier. Cela va se confirmer avec les propos cyniques à la limite démentiels de l’un des intervenants. Comment comprendre que lorsqu’on parle de la disparition d’un cadre, lorsqu’une vie humaine est en danger, qu’on se permette de débiter des inepties et des âneries telles que c’est l’opposition dont le disparu est membre qui doit savoir où il se trouve. Pire, poussant le comble de l’hérésie au summum, l’intervenant avance qu’à l’approche des élections, des sacrifices humains se font. Dans un pays sérieux, alors même que les enquêtes sont en cours pour retrouver le disparu, la police devrait se saisir de cet individu afin de lui arracher toutes les informations qu’il détient sur de pareilles pratiques. Peut-être qu’il en a fait ou il a assisté à de tels sacrifices. Que la perte des valeurs atteigne un tel point où on en vienne à avoir tant de mépris pour la vie humaine, est révélateur de la déconfiture morale dans laquelle nage certains jeunes et politiciens qui n’existent que pour leurs intérêts égoïstes.
Toujours dans leurs déclarations, les marcheurs de la mouvance ont salué les efforts que le chef de l’Etat fait pour régler l’affaire Icc-Services. Tout en admettant cela, quelques questions demeurent sans réponse. Il est frai que le remboursement est annoncé pour le 13 de ce moi. Mais il serait intéressant qu’on nous dise ceux qui se chargeront de l’opération quand les responsables des structures incriminées sont écroués à la prison civile de Cotonou. Jusque-là également, nul ne connaît la valeur des biens saisis et les montants qui sont dans les comptes bloqués desdites sociétés alors que le montant des spoliés qui se sont faits enregistrés est connu. Il y a encore ces zones d’ombre que le gouvernement doit pouvoir clarifier.
Benoît Mètonou