(P.C.B): PIERRE URBAIN DANGNIVO DISPARU SERAIT RETROUVE MORT ! QUI SONT LES COMMANDITAIRES ?

    La terrible nouvelle a commencé à circuler avec la publication du journal « l’Evénement du jour » du lundi 27 septembre 2010 : Pierre Urbain DANGNIVO serait retrouvé mort. Ainsi, quarante (40) jours après sa disparition ce 17 août à la sortie du service, les autorités du pouvoir confirment la nouvelle.

Les parents de DANGNIVO ont été informés par les autorités que leur fils aurait été tué et enterré le jour même de sa disparition. Les autorités proposent aux parents d’aller reconnaître, prendre le corps et le faire enterrer de façon discrète. Les parents refusent ce scénario qui apparaît comme une complicité autour du drame qui les frappe. C’est ainsi que les responsables des travailleurs du ministère des finances sont informés, ensuite les secrétaires généraux des centrales syndicales.
    La séance d’exhumation de la dépouille présumée effectuée dans l’après-midi ne permet à personne de confirmer que le corps décomposé extrait à Womè-Akangon dans la maison de dame CADJA Dansikpossi est bien celui de Pierre Urbain DANGNIVO. Ni les parents, ni les collègues n’ont pu le faire. Et aussitôt la séance terminée, les lieux d’exhumation ont été abandonnés, non sécurisés, comme si tous les éléments d’enquête étaient déjà prélevés à ce niveau. Ensuite le Procureur de République près le tribunal de première instance de Cotonou puis le ministre de la justice déclarent que le corps est bien celui de Pierre Urbain DANGNIVO, sans avancer aucune preuve scientifique et objective autre que la déclaration du présumé assassin.
Alors une foule de questions se pose.
1- Pourquoi, le ministre qui devrait savoir que dans le cas d’un cadavre décomposé, non identifié par les parents, des moyens existent aujourd’hui pour établir l’identité se hâte-t-il de vouloir convaincre qu’il s’agit bien de Pierre Urbain DANGNIVO. Pourquoi le site est-il déjà abandonné, non sécurisé comme si on a hâte de boucler l’enquête ? De faire taire ?
2- La seconde série de questions est celle-ci : Qui sont les commanditaires ? Est-ce ce jeune d’à peine 25 ans qui aurait tué pour son propre compte Pierre Urbain DANGNIVO ? Le ministre de la justice dans ses propos parle de complices mais ne dit rien sur les mobiles, donc rien sur les pistes pouvant conduire aux commanditaires. Pire, il criminalise déjà la victime et présente le présumé assassin comme un justicier !
3- Pendant que le ministre déclare déjà que le corps exhumé est bien celui de DANGNIVO, le Président de la République reçoit l’Ambassadeur français et le sollicite pour une autopsie du corps par des experts. Il y a là le constat que le gouvernement se perd dans ses propres contradictions !
4- On se souvient par ailleurs des mensonges énormes avancés par les tenants du pouvoir face aux interpellations des travailleurs et de la population. Alexandre HOUNTONDJI et Maxime HOUEDJISSI ont tenu des propos mensongers, très graves au sujet de cette disparition de Pierre Urbain DANGNIVO. La justice les a-t-il interpellés et écoutés ?
5- Le député GBADAMASSI a, dans une conférence de presse, accusé le député AHOUANVOEBLA de lui avoir avoué que la disparition de Pierre Urbain DANGNIVO aurait été perpétrée par l’opposition pour faire porter le chapeau au pouvoir en place. Il déclare avoir un CD de l’entretien. De son côté, le député AHOUANVOEBLA dément et accuse, à mots à peine voilés, GBADAMASSI d’être un assassin de notoriété publique. Mais pourquoi, la justice n’écoute-t-elle pas ces deux dirigeants, même s’il faut demander la levée de leur immunité parlementaire ? Ceci est d’autant plus urgent et important pour la sécurité dans le pays que l’on apprend que le ministre de la justice se serait rendu aux domiciles de LAWANI et de ZINZINDOHOUE pour les informer que l’opposition aurait fait un plan de leur assassinat et leur proposer une protection. Ainsi donc GBADAMASSI, AHOUANVOEBLA et le ministre AKOFODJI doivent être arrêtés et entendus par la justice, si celle-ci veut faire son devoir.
6- Les travailleurs en lutte ont interpellé le pouvoir à propos de la formation de groupes spécialisés dans des enlèvements d’adversaires politiques ? On avance même le pays où cette formation aurait eu lieu. Le pouvoir de Boni YAYI ne dit rien, comme s’il veut semer la terreur, que l’on sait qu’il s’acharne par ailleurs à instaurer avec les attaques quotidiennes contre les libertés, la formation de milices sur les campus universitaires, de briseurs de grèves nommés ‘patriotes’.

 En conclusion, trop de flous, trop de contradictions, trop de mensonges, trop d’intimidations contre les travailleurs par le pouvoir et ses tenants, trop d’incongruités ne laissent-ils pas voir que les véritables commanditaires de ce crime odieux d’enlèvement et/ou d’assassinat sont dans l’ombre et proches du pouvoir ?
Le pouvoir de Boni YAYI est empêtré dans la disparition et l’assassinat éventuel de Pierre Urbain DANGNIVO. L’insécurité et la hantise sont semées sciemment au sein des travailleurs et du peuple. Les travailleurs et le peuple doivent alors continuer les combats pour débarrasser le pays d’un tel pouvoir.

Cotonou, le 28 septembre 2010
Le Parti Communiste du Bénin

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