Les centrales et confédérations syndicales ont envahi vendredi dernier les rues de Cotonou pour une marche de protestation en faveur de Urbain Dangnivo, dirigée sur le ministère de la justice. Sifflets, banderoles, branchages, vuvuzela…. Ils avaient tout, à leur portée pour rehausser leur marche. Partis de la Bourse du travail sous ce chaud soleil du vendredi matin, responsables syndicaux et militants venus très nombreux, criaient et scandaient des slogans hostiles au gouvernement.
«Nous voulons Dangnivo vivant !!!», «Libérez Dangnivo !!», «Ce cadavre n’est pas le sien» criaient plusieurs marcheurs, à rompre la gorge. L’ambiance est restée surchauffée jusqu’à leur arrivée au ministère de la justice retenu comme point de chute. Les secrétaires généraux de la Csa-Bénin, la Cstb, l’Unstb, la Cosi-Bénin, la Cgtb et la Fésyntra-finances ont tous pris part à cette marche et cachaient à peine, leur colère, face au cas Dangnivo. Ils protestent, disent-il, avec véhémence «la dérive totalitaire, fasciste et tyrannique qu’affiche le gouvernement du Président Boni Yayi», rejettent en bloc les «allégations légères et fantaisistes» ainsi que les démonstrations non convaincantes à propos d’un présumé cadavre de Pierre Urbain Dangnivo. Dans la motion de protestation lue, les syndicats exigent aussi que le Procureur de la République Michelle Caréna soit immédiatement dessaisie du dossier d’enquête concernant leur camarade , en demandant d’autre part que les noms des commanditaires de l’enlèvement et de «l’assassinat crapuleux» de Dangnivo soient rendus publics et qu’ils soient châtiés sans complaisance avec les rigueurs de la loi. Et les centrales et confédérations syndicales demandent le relèvement de leurs fonctions des préfets auteurs de prédation des libertés publiques. Le ministre de la justice, Grégoire Akoffodji, qui les accueillait en personne, fait savoir pour sa par, qu’il n’avait jamais dit que découverte du présumé corps et le meurtrier identifié était la bonne piste, mais plutôt l’une des pistes importante de l’enquête, toujours en cours.
Marius Kpoguè