Il a mis le couteau dans la plaie « Lepi ». Invité hier sur l’émission « Questions d’actualité » de Golf Tv, Euphrem Zannou, rapporteur de la Ccs-Lepi a dénoncé les nombreuses irrégularités et les violations graves de la loi au cours de cette phase. Sans ambages, il conteste les chiffres annoncés par la Mirena et la Cps-Lepi.
« Les données qui sont au Centre national de traitement sont suicidaires ». C’est ainsi que Euphrem Zannou a qualifié les données disponibles par la Cps-Lepi. Le rapporteur de la Ccs-Lepi, de l’Ouémé qui affirme être en mission pour sa propre conscience, n’a pas tenu la langue de bois. Pour lui, la Lepi est un outil trop lourd et trop complexe pour être réalisé en moins de 13 mois. Il en veut pour preuve, les recensements dans le cadre du Rfu (Régistre foncier urbain) qui dure 2 à 3 ans. Ceci dit, il qu’il affirme que la phase de l’enregistrement des données biométriques a été émaillé par de nombreuses irrégularités. Entre autres, il cite la disparition de nombreux noms de personnes ayant participé au recensement porte à porte des kits. Il cite par exemple celui du Délégué au recensement du 2è arrondissement de Porto-Novo qui n’a pas retrouvé son nom, de même que des habitants de tout un quartier à Gbokou. L‘autre problème grave rencontré est l’incompétence avérée de certains opérateurs de kit dont certains ne savent même pas faire démarrer un ordinateur. Mais ce qui a aggravé cette situation, dit-il, c’est que la plupart des jeunes ayant subi la formation ont abandonné le travail ou ont été remplacés par d’autres qui, eux, n’ont pas subi la formation. L’autre problème grave rencontré sur le terrain est la panne fréquente des kits qui ne peuvent être réparés qu’à Cotonou car rien n’est prévu pour financer le déplacement des techniciens de Gemalto, fournisseur des kits. Parlant des chiffres annoncés par la Mirena et la Cps, Euphrem Zannou affirme que « ces chiffres ont été gonflés pour montrer que le processus avance bien », précisant que les chiffres ne reflètent ni la réalité du terrain, ni les prévisions de l’Insae. Autre irrégularité, l’enregistrement de deux doigts au lieu de cinq à plusieurs pétitionnaires à Porto-Novo est une violation de la loi qui pourrait les priver de leur droit de vote. Il a aussi dénoncé l’insécurité autour de ces données purement confidentielles et personnelles. Pourtant, ceci n’a pas empêché la présidente de la Mirena d’envoyer r son chauffeur pour chercher le duplicata de la fiche d’enregistrement de celles de Me Adrien Houngbédji une fois qu’elle a pris que celui-ci s’est enregistré. Au regard de tous ces anomalies, il recommande une pause pour corriger à la fois les erreurs de cette phase mais aussi des autres phases que sont la cartographie censitaire et le recensement. Cette pause servira aussi à ramener le consensus autour de la Lepi et d’impliquer tous les acteurs. Il lance enfin un appel à tous les hommes politiques, au peuple et aux présidents à rester vigilants car l’heure est grave.