La voie Akassato-Bohicon, un véritable parcours de combattant !

L’histoire de cet axe est connue. C’est l’histoire d’une voie abandonnée à son sort depuis plus d’une décennie. C’est l’épopée d’un axe qui se dégrade et se meurt dans le silence assourdissant des usagers écœurés car lassés de n’avoir que trop crié leur peine. Cette voie peut donc poursuivre sa dégradation dans l’indifférence des uns et des autres. Mais si l’histoire de cette voie est connue, la mienne et celle des milliers d’usagers qui l’empruntent ne sont toujours pas connues. C’est pourquoi je me propose de vous la conter.

Le vendredi 24 septembre 2010, je devais me présenter à un entretien d’embauche dans une institution américaine qui s’installe à Bohicon pour une intervention. J’étais attendu pour 10h du matin. Bravant les affres des intempéries qui ne cessent d’arroser actuellement notre pays, je me suis levé tôt pour être au bord de la voie déjà à 5h30. A 6h, j’ai pu trouver un taxi et mon voyage pouvait alors commencer. A peine avions-nous fini de dévaler le boulevard de Calavi que déjà nos ennuis commençaient.  Il était impossible de passer normalement la voie au niveau d’Akassato. Je ne sais exactement pourquoi, mais toujours est-il que les  usagers qui revenaient de l’autre sens nous conseillaient de trouver une autre issue. C’est ainsi que le chauffeur a dû emprunter la voie de Zinvié pour que nous puissions retrouver la voie inter-Etat plus loin. Arrivés à Sékou, c’était impossible de continuer notre chemin. D’abord de par et d’autre des camions s’étaient  garés, ce qui perturbait le trafic. Ensuite un camion s’était renversé sur la voie et ses marchandises avaient obstrué toutes les issues. Au bout de deux heures de temps, la voie n’était toujours pas dégagée. Je me suis donc résolu à trouver une alternative. C’est ainsi que j’ai dû aller jusqu’à Allada à Zémidjan pour prendre un autre taxi. Mais à peine arrivé dans la dépression de Massi, un  camion-citerne  chargé d’hydrocarbure s’était aussi renversé sur la voie perturbant le trafic. Au bout des secousses incessantes, au bout des trous et autres crevasses à n’en plus finir, je suis arrivé à Bohicon autour de 11h. Dieu merci, j’ai pu faire mon entretien.
Le retour sur Cotonou était pire. J’ai fait cette fois-ci le chemin à bord du véhicule de mon beau-frère. Je ne pouvais compter le nombre de camions tombés sur la voie. Toujours est-il que partis de Bohicon à 17h, c’est à 22h que nous sommes arrivés à Cotonou.
Alors quand je fais le point, il faut environ cinq heures de temps pour aller de Cotonou à Bohicon, une voie distante de  129km. Cinq heures de temps pour dévaler 129km au 21ème siècle. Et quand je pense à tous les aléas subis par les usagers avec son lot de conséquences. Moi j’aurais pu rater mon entretien puisqu’ en tous les cas j’étais en retard en dépit de tout ce que j’ai pu improviser.  J’exprime ici toute ma consternation !
Quand on sait que cette voie est l’une des principales de notre pays et qu’elle joue un rôle important dans les échanges avec les pays de l’hinterland, alors on est en droit de s’indigner et de se demander jusqu’à quand ce calvaire va encore durer.

[discussion proposée par Phil]

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