Depuis quelques semaines, Rachidi Gbadamassi a disparu de la scène. L’homme qui passait jusque là pour le zélateur numéro un du régime s’est terré quelque part, loin des tapages médiatiques et des polémiques du moment. Chose curieuse, ce mutisme intervient juste après qu’il a été reçu en audience par le Chef de l’Etat et en pleine affaire Dangnivo.
Un grand mystère plane sur l’absence de la scène politique du député Rachidi Gbadamassi. Depuis plus de deux semaines, le très tonitruant député de la 8è circonscription électorale fait la misère de quelques huissiers lancés à ses trousses par son collègue Augustin Ahouanvoébla qu’il a accusé d’avoir tenu des propos compromettant l’opposition sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Son éclipse fait donc peur et suscite des interrogations. Quelques éléments ravivent ces inquiétudes. On se rappelle que son silence a commencé juste quelques jours avant le lundi 27 septembre où un présumé corps de Dangnivo a été trouvé à exhumé à Womey Akangon. La fin de la semaine précédente, en effet, l’honorable Gbadamassi a été reçu en audience par le Chef de l’Etat. Depuis, silence radio. On n’arrive pas toujours à comprendre le comportement de cet homme qui était tous les jours sous les feux de la rampe pour défendre bec et ongle le gouvernement et même tenter maladroitement de voir la main de l’opposition derrière cette disparition. Mais depuis, plus de trace de Gbadamassi nulle part. Ni à l’hémicycle, ni sous les feux de la rampe. Et c’est de là que les interrogations subsistent. Cette audience a-t-elle été une rencontre de vérité où le président Boni Yayi a demandé à son disciple de se taire et de se cacher un peu pour ne pas rajouter à la tension, ou a-t-il été envoyé sur un autre front de lutte ? Pas si sûr, racontent des sources proches de l’audience et selon lesquelles le bouillant député de Parakou serait allé voir le Chef de l’Etat pour demander d’autres avantages auprès de pouvoir qu’il n’a pas hélas obtenus. Et c’est pourquoi, il a décidé de l’abandonner dans le gouffre après l’y avoir poussé.
En effet, Rachidi Gbadamassi n’est pas étranger à tout ce que le gouvernement connaît comme déboires dans l’affaire Dangnivo et qui risque de lui coûter cher dans les jours à venir. C’est lui qui le premier a commencé à avancer la thèse selon laquelle l’opposition est impliquée dans cette disparition et a ainsi alerté l’opinion sur ce que cette disparition est politique. Aujourd’hui, il est question qu’il disparaisse surtout que c’est maintenant qu’on a le plus besoin de lui pour sauver la chapelle « Yayi » déboussolée dans cette affaire et obligée à servir des contradictions au peuple. Pour certains, Rachidi Gbadamassi a choisi de se mettre en cause après ses nombreuses frasques. Et même si certaines sources proches de lui disent qu’il est en mission, la période et les circonstances semblent militer en faveur de toutes les spéculations actuelles.
Marcel Zoumènou