Le président Boni Yayi a encore mis le pied dans la fourmilière. Sa dernière déclaration sur la jarre trouée est considérée dans la cité des Houégbadjavi comme une nouvelle provocation. Du côté des dignitaires et sages d’Abomey et environs, cette déclaration est prise très au sérieux et ces derniers n’hésiteront pas à répliquer dans les jours à venir au président de la république.
Le président Boni Yayi vient de provoquer pour une seconde fois les sages et dignitaires du plateau d’Abomey. Après le survol du palais royal de Singbodji il y a quelques mois, le président Yayi a franchi un palier dans sa méprise des vestiges et de l’histoire du Danhomè en banalisant samedi dernier le symbole de la jarre trouée instaurée par le roi Guézo, un des plus puissants du royaume. Dans la cité des Houégbadjavi, l’ire monte dans les milieux des têtes couronnées, dignitaires et sages où l’information circule abondamment depuis ce jour. « Yayi n’a aucune connaissance de l’histoire de notre pays et il est regrettable que celui là soit notre chef » a lâché un dignitaire de Djêgbé. Un autre plus remonté contre le Chef de l’Etat affirme simplement que Yayi a franchi le rubicond et que cette fois-ci il ne mérite aucune excuse. « Il vient de mettre son pied là où il est interdit pour nous qu’on y marche », a-t-il fulminé. Partout à Abomey et environs, cette déclaration est prise comme un sacrilège, une injure à l’endroit du roi Guézo et de tout le royaume du Danhomè. Les concertations se font pour qu’une délégation de rois et dignitaires demandent des comptes à Boni Yayi. On n’entend pas forcement lui rendre visite à la Marina. « Pas question ! Rétorque un de ces dignitaires en courroux, Yayi ne mérite pas encore cet honneur ». Mais la réplique sera à la hauteur de l’offense présidentielle, affirment-ils.