47 voix pour, 27 contre et 4 abstentions, tel est le résultat du vote qui a sanctionné hier l’examen de la seconde délibération sur les règles particulières pour l’élection du président de la République. Hier, à peine la séance reprise qu’une suspension est intervenue. Il a fallu plus de sept heures d’horloges avant que le président de l’Assemblée nationale ne reprenne la séance. A la reprise, les débats se sont focalisés plus sur la compréhension que fait chaque député de cette reprise du vote. Pour les députés de la mouvance, leurs collègues ont usé de leur majorité mécanique pour imposer la caution de 100 millions malgré la seconde lecture demandée par le chef de l’Etat. Par contre les députés de l’opposition ne le conçoivent pas de la même manière car selon eux, il est tout à fait normal que la caution passe de 15 millions à 100 millions de francs CFA. Finalement, l’article 15 de la loi querellé sera examiné et mis au vote avec 47 voix pour, 27 contre et 4 abstentions. Prenant la parole lors des explications de vote, la présidente de la commission des lois Hélène Aholou Kèkè est revenue de long en large sur les conditions qui ont amené le chef de l’Etat à demander la seconde délibération de cette loi. Selon ses propos, le vote intervenu hier est de la mascarade. Après avoir reconnu les erreurs des députés, puisque selon elle l’erreur est humaine compte de la fatigue qui les tenaillait le 18 novembre dernier ; Hélène Kèkè dira que le président de l’Assemblée nationale avait déclaré la loi votée ce 18 novembre dernier alors qu’il y avait 41 voix. Pour elle, les députés devraient déjà conclure au rejet au lieu d’annuler ce vote. Au vu de tout cela, elle s’est interrogée de savoir quelles sont les dispositions de la Constitution qui l’autorisent ? « Le vote de ce soir est une rectification déguisée du vote du 18 novembre dernier. Je ne voterai pas cette loi, je ne m’associerai pas à cela… » a-t-elle martelé. Elle sera appuyée dans sa logique par d’autres députés de la mouvance tels que Benoit Dègla, Thomas Ahinnou et consorts. Par contre pour le député Eric Houndété, une élection c’est de l’argent et selon lui, si le candidat peut utiliser 2,5 milliards pour sa campagne pourquoi ne pas payer une caution de 100 millions de francs CFA. Pour finir, il précise que le parlement jouit d’une souveraineté qui lui permet de proposer un tel montant. Il sera appuyé dans ses propos par l’honorable Amissétou Affo Djobo qui a persisté dans ces mêmes argumentations. Si Boni Yayi était lui-même au sein de l’hémicycle, dira-t-elle, c’est sûr qu’il dira de laisser et de poursuivre. Elle enfonce le clou en déclarant que « ceux qui disent la « Cour Fcbe » ont raison, puisque même avant le vote d’une loi ici à l’hémicycle, des députés disent déjà que la Cour constitutionnelle va casser cette loi ». Les députés Epiphane Quenum, André Dassoundo et d’autres ont abondé aussi dans le même sens. Au terme des explications de vote, le président fera procèder au vote de l’ensemble de la loi, ce qui donne au décompte 47 voix pour, 26 contre et 3 abstentions. Mais le député de l’UN Augustin Ahouanvoébla demandera la promulgation de ladite loi en procédure d’urgence. Face à cette demande, 47 députés ont été favorables contre 13 qui n’étaient pas pour et 16 abstentions. Les députés poursuivent les travaux sur les lois électorales demain.
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