Aujourd’hui lundi 29 Novembre, les populations de Djidagba dans la commune d’Adja Ouèrè commémorent le triste anniversaire du décès de cinq des leurs. En effet, il y a deux ans jour pour jour que les sieurs Ahissou Jacob Dossa, Zingbé Lucien, Ahissou Simon Nanonfi, Tongni Arnaud Dèdogbé, Togni Norbert ont été abattus par des forces de l’ordre alors qu’ils voulaient simplement participer à l’Assemblée générale de la coopérative d’aménagement rural de leur localité. Pourtant autorisée, cette Ag a été violement réprimée. Des militaires qui sont venus sur les lieux avaient, visiblement, reçu l’ordre de tirer sur les participants. Kalachnikovs au point, ils ont pourchassé les paysans dans les champs et ont pu abattre cinq parmi eux. Depuis ce samedi 29 Novembre, les familles éplorées pleurent le décès de leurs parents dont certains corps sont toujours pas remis aux parents pour être inhumés. Plus grave, ce carnage d’une rare barbarie n’est toujours pas élucidé. La justice y garde le mystère. Jusqu’à ce jour, aucune poursuite n’est engagée contre les assassins et leurs commanditaires. Ils bénéficient de précieuses protections du pouvoir et des milieux judiciaires en l’occurrence le parquet du tribunal de Porto-Novo. Les nombreuses plaintes du comité de défense de la mémoire des paysans et des organisations de droit de l’homme sont restées lettre morte. L’ex-ministre Roger Dovonou qui était à l’agriculture au moment des faits s’est enfermé dans le mutisme malgré que sa responsabilité soit citée dans ce dossier de crime de sang froid. Les militaires exécutants n’ont jamais été écoutés et passent des journées paisibles à la caserne.